Page 56 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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48 DOGME ET RITUEL DE LA HAUTE MAGIE.
pour régénérer l'Eglise, veulent la rendre tout
humaine, de divine qu'elle est dans son autorité et
dans son principe.
Doncce quele jugecondamne, ce n'est pasl'a~r-
mationditVe~e humain, mais la neya<!OM
du Verbe
divin. L'Eglise est donc ici dans sondroit et dansson
devoir. Rome a vu le principe de son autorité spi-
rituelle attaqué par les œuvres de l'illustre écrivain,
et la preuve qu'elle ne se trompait pas, et que
M. deLamennais ne croyait déjà plus à cette toute-
puissance morale dont il avait été naguère le plus
zélé et le plus puissant défenseur, c'est qu'il ne
s'est pas soumis à ses décisions et qu'il a passé
outre, enjambant d'un seul pas rétrograde, l'É-
glise, le christianisme et la civilisationtout entière.
Quant à la liberté que l'Eglise réprouve, c'est
celle qui a voulu détrôner Pie IX, et qui a conduit
l'Europe au bord de l'abîme. Mais que peut-il y
avoir de commun entre la liberté des enfants de
Dieu et celle des enfants de Caïn?2
Nous ne croyons donc pas, encore une fois,
que l'Eglise romaine laisse prendre à l'Eglise
d'Orient l'initiative du mouvement
régénéra-
teur. L'immobilité dela barque de Pierre, au mi-
lieu du va-et-vient des vagues révolutionnaires,