Page 57 - Constant, Alphonse-Louis (1810-1875). Dogme et rituel de la haute magie (Nouv. éd.) par Eliphas Lévy. 1930.
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DISCOURSPRËUMINAÏRE. &9
n'est qu'une protestation divine en faveur du
véritable progrès.
Tout ce qui s'accomplit hors de l'autorité s'ac-
complit hors de la nature, qui est la loi positive de
l'autorité éternelle. L'idéal humain peut doncsuivre
deux voies opposées ou dévancer la science par
l'intuition qu'elle doit justifier plus tard, ou s'écar-
ter de la science par l'hallucination qu'elle con-
damne. Les amis du désordre, les âmes captives
de l'égoisme brutal, craignant le joug de la science
et la discipline de la raison, prennent toujours
l'hallucination pour guide. Le paganisme a eu ses
faux mystiques, et c'est ainsi que le dogme philoso-
phique des anciens Hellènes s'est changé en idolâ-
trie le christianisme a été aussi amigé à son
tour de la même plaie, et un ascétisme inhumain,
entraînant après lui comme réaction le quiétisme
le plus immoral, a fait calomnier la piété véritable
et a bien des âmes des de la
éloigné pratiques
religion.
Un des plus remarquables fantaisistes de notre
temps, le paradoxal P.-J. Proudhon, ayant un jour
à contrarier M. de Lamartine qui était alors au
pouvoir, lança contre les poëtes une de ces cyni-
ques et éloquentes diatribes qu'il sait si bien faire.
T.t.