Page 117 - Les Kamasutra
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2. Quel que soit le moment où ils se rencontrent, l’homme doit
          avoir soin de regarder la femme de telle façon qu’elle puisse deviner
          l’état de son esprit ; il tirera sa moustache, produira un son avec ses
          ongles, fera tinter ses bijoux, mordra sa lèvre inférieure, et fera
          d’autres signes de même sorte. Lorsqu’elle le regardera, il parlera
          d’elle et d’autres femmes à ses amis, et il se montrera libéral, ami des
          plaisirs. S’il est assis à côté d’une femme de sa connaissance, il
          bâillera, se tortillera le corps, contractera ses sourcils, parlera très
          lentement comme s’il était fatigué, et l’écoutera avec indifférence. Il
          pourra aussi entretenir, avec un enfant ou quelque autre personne,
          une conversation à double sens, qui paraîtra se raporter à une tierce
          personne, mais qui, en réalité, aura pour objet la femme qu’il aime ;
          et de cette façon il lui fera connaître son amour, en ayant l’air de
          s’occuper des autres plus que d’elle-même. Il fera sur la terre, avec
          ses ongles ou avec un bâton, des marques qui s’adresseront à elle ; il
          embrassera et baisera un enfant en sa Présence, lui donnera avec sa
          langue le mélange de noix de bétel et de feuilles de bétel, et lui
          pressera le menton avec ses doigts d’une manière caressante. Il fera
          tout cela en temps et lieu convenables.
            3. L’homme caressera un enfant assis sur les genoux de la femme,
          et lui donnera quelque jouet, qu’il lui reprendra ensuite.

            Il pourra ainsi entretenir avec elle une conversation au sujet de cet
          enfant, et de la sorte il se familiarisera graduellement avec elle ; il
          s’étudiera aussi à se rendre agréable à ses parents. La connaissance,
          une fois faite, deviendra un prétexte pour la visiter souvent dans sa
          maison ; et alors il causera de quelque sujet d’amour, elle absente,
          mais assez près cependant pour qu’elle puisse l’entendre. L’intimité
          grandissant, il lui confiera une sorte de dépôt ou gage, dont il retirera
          de temps à autre une petite portion ; ou bien il lui donnera quelques
          substances parfumées, ou des noix de bétel, pour qu’elle les lui
          garde. Après cela, il fera son possible pour la mettre en bonnes
          relations   avec   sa   propre   femme,   les   engagera   à   causer
          confidentiellement et à s’asseoir ensemble dans des lieux solitaires.
          Afin de la voir fréquemment, il s’arrangera de manière que les deux
          familles aient le même orfèvre, le même joaillier, le même vannier, le



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