Page 121 - Les Kamasutra
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Une femme qui rencontre un homme dans des endroits solitaires,
et qui le laisse la toucher de son pied, tout en ayant l’air, à cause de
l’indécision de son esprit, de ne pas s’en apercevoir, pourra être
gagnée avec de la patience et des efforts persévérants, comme il va
être dit :
S’il arrive qu’elle dorme dans son voisinage, il l’enlacera de son
bras gauche, et, à son réveil, il observera si elle le repousse
sérieusement, ou seulement de façon à laisser voir qu’elle ne
demande pas mieux qu’il recommence. Et ce qui se fait avec le bras
peut aussi se faire avec le pied. Si l’homme réussit en ce point, il
l’embrassera plus étroitement ; et si elle ne veut pas rester embrassée
et se lève, mais le conduit avec lui de même sorte le jour suivant, il
en conclura qu’elle n’est pas éloignée de lui céder. Si toutefois elle
ne reparaissait pas, l’homme essaierait de la gagner au moyen d’une
entremetteuse ; et si, après avoir disparu quelque temps, elle reparaît
de nouveau et se conduit avec lui comme ordinaire, il en conclura
qu’elle n’a plus d’objection à s’unir à lui.
Lorsqu’une femme offre à un homme une occasion et lui
manifeste son amour, il se mettra en devoir d’en jouir. Les manières
dont une femme manifeste son amour sont les suivantes :
1. Elle s’adresse à un homme sans qu’il lui ait parlé le premier.
2. Elle se montre à lui dans des endroits secrets.
3. Elle lui parle en tremblant et avec des mots inarticulés.
4. Elle a les doigts de la main et les orteils des pieds moites de
transpiration, et son visage rayonne de plaisir.
5. Elle s’occupe à lui masser le corps et à lui presser la tête.
6. En le massant, elle ne travaille que d’une main seulement, et
avec l’autre elle touche certaines parties de son corps.
7. Elle reste les deux mains placées sur son corps, sans remuer,
comme si quelque chose l’avait surprise ou si elle était épuisée de
fatigue.
8. De temps en temps elle penche son visage sur ses cuisses, et s’il
la prie de les lui masser, elle n’y manifeste aucune répugnance.
9. Elle place une de ses mains tout à fait sans mouvement sur son
corps, et quoique l’homme la tienne pressée entre deux de ses
membres, elle ne la retire pas pour autant.
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