Page 125 - Les Kamasutra
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vous ou conversations qu’elle aura déjà pu avoir avec lui, mais
désirera qu’on l’interroge là-dessus, et enfin rira de la passion de
l’homme, mais sans lui en faire un crime.
Ainsi finit la conduite de la femme avec l’entremetteuse.
Lorsque la femme aura manifesté son amour comme il vient d’être
dit, l’entremetteuse l’attisera en lui apportant des gages amoureux de
la part de l’homme.
Mais si la femme ne le connaît pas bien personnellement,
l’entremetteuse l’amènera à ses fins en célébrant et en exaltant ses
bonnes dualités, et en lui contant des histoires de son amour pour
elle. Uddalaka dit à ce propos que si un homme et une femme ne se
connaissent pas personnellement, et s’ils ne se sont pas montré l’un à
l’autre des signes d’affection, l’emploi d’une entremetteuse est
inutile.
Les disciples de Babhravya, d’un autre côté, affirment que s’ils se
sont montré l’un à l’autre des signes d’affection, quoique ne se
connaissant pas personnellement, il y a lieu d’employer une
entremetteuse. D’après Gonikaputra, cet emploi est de saison pourvu
qu’ils se connaissent, lors même qu’il n’y aurait pas eu de signes
d’affection.
Vatsyayana, lui, établit que même s’ils ne se connaissent pas
personnellement et ne se sont montré l’un à l’autre aucun signe
d’affection, tous les deux cependant peuvent donner leur confiance à
une entremetteuse.
Or l’entremetteuse fera voir à la femme les présents, tels que noix
de bétel et feuilles de bétel, parfums, fleurs et anneaux, que l’homme
pourra lui avoir donnés pour elle, et sur ces présents seront
imprimées les marques des dents et des ongles de l’homme, avec
d’autres signes.
Sur l’étoffe qu’il pourra lui envoyer, il dessinera avec du safran
ses jeux mains jointes ensemble, pour signifier son ardente prière.
L’entremetteuse fera voir aussi à la femme des figures
ornementales de différentes sortes découpées dans des feuilles, ainsi
que des ornements d’oreilles et des chapelets de fleurs contenant des
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