Page 124 - Les Kamasutra
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disproportion.
Gonikaputra est d’avis que, dans le cas où la femme en est à sa
première intrigue, ou qu’elle n’a fait connaître son amour qu’avec
toutes sortes de réticences, l’homme doit alors se procurer et lui
envoyer une entremetteuse qui la connaisse déjà et en qui elle fait
confiance.
Mais revenons à notre sujet. L’entremetteuse parlera à la femme
du dévouement et de l’amour de l’homme, et lorsqu’elle verra
grandir sa confiance et son affection, elle lui dira alors ce qu’elle
devra faire, le la manière suivante : “Écoutez ceci, belle dame ; voilà
un homme, de bonne famille, qui vous a vue, et qui en perd la tête.
Le pauvre jeune homme, d’une nature si sensible ! il n’a jamais été
aussi rudement éprouvé, et je crains bien qu’il ne succombe à son
affliction, qu’il ne finisse par en mourir !” Si la femme prête à ces
paroles oreille favorable, alors, le jour suivant, l’entremetteuse, qui
observé des signes de bon augure sur son visage, dans ses yeux dans
sa conversation, lui Parera de nouveau de l’homme, et contera les
histoires d’Ahaffa et d’Indra, de Sacountala et hyanti, ou d’autres
semblables qui pourront s’adapter à l’occasion.
Elle lui vantera la force de l’homme, ses talents, son habileté dans
soixante-quatre sortes de plaisirs mentionnées par Babhravya, bonne
mine, et sa liaison avec quelque noble dame, n’importe que ce
dernier point soit vrai ou non.
De plus, l’entremetteuse notera avec soin la conduite de la femme
à son égard. Si elle lui est favorable, voici quels seront ses procédés :
elle l’accueillera d’un air souriant, s’assiéra tout près d’elle, et lui
demandera : “Où avez-vous été ? Qu’avez-vous fait ? Où avez-vous
dîné ? Où avez-vous dormi ? Où vous êtes-vous assise ?” Elle ira
aussi trouver l’entremetteuse dans des endroits solitaires ; là, elle lui
contera des histoires, bâillera contemplativement, poussera de longs
soupirs, lui donnera des présents, la fera ressouvenir de quelque
joyeuse journée, et la renverra en souhaitant de la revoir, et en lui
disant d’un air enjoué : “Oh ! jolie parleuse, pourquoi m’avez-vous
dit ces méchantes paroles ?” Puis elle observera que ce serait péché
d’avoir commerce avec cet homme ; et elle ne dira rien des rendez-
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