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Le réalisme de ces œuvres le bouleversa, au point qu'il décrivait les sujets comme s'il
s'agissait d'êtres encore vivants. Il écrit ainsi au sujet d'une autre découverte : « Jeune
femme mariée âgée d'environ 25 ans, à l'expression douce mais pleine de dignité et
aux traits délicats ».
Toutefois, l'archéologue britannique ne fut pas le premier à tomber sur ces portraits
de momies en Égypte. Au début du 17e siècle, un voyageur italien, Pietro della Valle,
avait indiqué avoir vu des œuvres d'art très réalistes alors qu'il passait par la nécropole
de Saqqarah, située au sud de ce qui est aujourd'hui la ville du Caire.
Photo : Dea/Album
Ce masque funéraire datant de l'époque romaine a été mis au jour dans la région de
Fayoum. La coiffe, à n'en pas douter de style égyptien, est surmontée d'une
couronne de fleurs d'influence romaine. Une divinité ailée est peinte de chaque côté
du visage du masque : son rôle est de protéger le défunt dans l'au-delà. Anubis, dieu
de la momification et protecteur des morts est représenté couché des deux côtés du
menton. À l'instar des masques utilisés de nombreux siècles auparavant pour
recouvrir les visages des momies égyptiennes, celui-ci est en cartonnage. Ce
matériau est fait à partir de lin durci avec du plâtre, qui est ensuite sculpté en prenant
pour modèle le torse et la tête du défunt, puis peint. À l'époque gréco-romaine,
certains masques étaient fabriqués selon un modèle de style égyptien plus ancien et
traditionnel, qui comprenait habituellement un Némès et un collier protecteur
appelé ousekh. Le masque photographié ci-dessus représente des dieux égyptiens
et des scènes religieuses qui serviront à protéger le défunt au cours de son voyage
vers l'au-delà. Le masque était souvent surmonté d'une couronne, ici en fleurs pour
une touche romaine. S'il était possible d'essayer de reproduire les traits du défunt
sur certains types de masques, ceux fabriqués en cartonnage ne le permettaient pas :
la représentation était donc plus générique.
Néanmoins, Flinders Petrie fut le premier archéologue à soumettre ces portraits à
une analyse académique. Ceci marqua le début de la reconstitution d'une période
unique s'étalant du 1er siècle avant J.-C. au 4e siècle après J.-C., pendant laquelle les
coutumes et les styles égyptiens, grecs et romains cohabitaient. Les portraits des