Page 58 - Lux in Nocte 15_Float
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citronniers. Après la montée de la colline et les explications du guide devant le célèbre
               monument, le groupe bénéficie d’une heure de « temps libre » avant le déjeuner, qui
               va permettre à Aurélien de flâner dans les vieilles rues de la cité antique.
                      Le  déjeuner  et  la  sieste  achevés,  vers  17  heures,  il  part  pour  Delphes  son
               principal objectif du voyage car il est un grand admirateur d’Apollon.
                      Pendant la visite, subitement le vent s’intensifie, le ciel se couvre de nuages

               lourds et menaçants et un orage d’été éclate. Il se réfugie et WHQWH GH s’abriteU dans le
               temple vide alors que les autres touristes conseillés par le guide ont gagné le car. Les
               averses tombent violement et sans faire attention au nombre de passagers le car est
               parti. Une heure plus tard, l’orage diminue en intensité mais le ciel demeure noir, le
               tonnerre et la foudre brisent encore le silence de la soirée.
                      Seul, abandonné, Aurélien essaie de contacter un service de taxi, mais il a
               oublié de charger son portable et il n’y a plus de batterie. Il décide de passer la nuit
               dans le temple et de reprendre le chemin à pied au matin suivant. Il s’allonge près de
               l’endroit  où  professait  Pythie  et  regarde  le  ciel  et  la  fuite  des  nuages.  Dans  les
               profondeurs du ciel, Aurélien a l’impression d’avoir aperçu une fraction de seconde,
               Apollon dans son char traversant les nuages et qui, bras tendu, le montrait du doigt.
               Au même moment, un dernier éclair inonde le temple de lumière et aveugle Aurélien

               pour plusieurs secondes.
                      La vue retrouvée il regarde de nouveau le ciel, mais l’image fugace a disparu et
               la  pleine  lune  monte  à  l’horizon  dévoilant  progressivement  toute  sa  plénitude.
               Suffoqué par la somptuosité et la beauté du cadre, par l’odeur des cyprès et la clarté
               de la nuit, en pensée, il succombe à un désir irréalisable de vouloir toucher la Lune, la
               faire sienne pour la nuit. Il savourait cette inexplicable pulsion et, en tant que peintre,
               cherchait frénétiquement comment sublimer ce désir, le jeu du rêve et de la réalité
               dans un tableau. En proie à la réflexion il mit du temps à percevoir qu’une lumière

               diaphane aux irisations d’argent inondait doucement le temple. Plongé dans cette
               agréable atmosphère il chercha la source de cet éclairage mirifique, lorsqu’une voix
               douce, d’un calme olympien l’appela :
                - Aurélien, tu voulais que je sois à toi. Et, bien me voilà.
                        Se  croyant  victime  d’hallucinations,  il  se  tourna  et  découvrit  entre  deux
               colonnes une femme tout de blanc vêtue dont la silhouette se découpait sur le bleu
               nocturne du ciel grec. Eblouissante, elle portait un chiton long tombant jusqu’aux
               pieds comme les cariatides du temple de l’Erechthéion à Athènes et dégageait un

               charme étrange et envoutant accentué par le parfum des iris qu’elle tenait dans sa
               main gauche.
                      Aurélien, déstabilisé, essaya de gagner du temps et demanda :
               - Mais qui êtes-vous ?
               - Je suis Séléné, la fille d’Hypérion et de Théia, ayant pour adelphes Eos et Hélios. J’ai

               ressenti votre désir et je suis venue. Prenez-moi dans vos bras.
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