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Christine Adamo - Copyright NMS51GC

A ce moment-là, je savais d’abord pas trop comment faire

pour pas toucher l'eau pleine d'électricité et enlever le rasoir sans

m’électrocuter aussi. Alors j’ai un peu réfléchi. J’ai entouré mon
gant avec une serviette toute sèche, j’ai débranché le rasoir, et j’ai

pris la brosse à dos qui est en bois. Le bois, c’est pas conducteur

que dit le livre avec Benjamin-Franklin. Donc avec le manche, j'ai
enlevé le bouchon de la baignoire. Quand elle a été vide, la

baignoire, j'ai attrapé le rasoir dans le fond, toujours avec la

serviette autour de mes gants.
C’était pas fini. Comme je voulais que personne comprend

que c’était moi, j’ai tout séché et aussi Erasmus-le-chat avec le

sèche-cheveux de maman. C’est vrai qu’il sentait pas méga-bon,

Erasmus-le-chat. Mais j’ai respiré avec la bouche. Même si ça a été
long, l’avantage c’est qu’il s’est laissé faire vu qu'il était mort.

Quand ça, c’était fini, j’ai débranché le sèche-cheveux, j’ai coupé

un peu le plastique noir autour du fil électrique, j’ai rebranché le
sèche-cheveux en faisant attention de pas toucher là où j’avais

coupé, et j’ai posé Erasmus-le-chat à côté. Pareil que si c’était lui

qui avait tout mâchouillé. Il fait souvent ça, Erasmus-le-chat, et

maman dit toujours c'est-un-miracle-qu’il-ne-se-soit-pas-encore-
électrocuté. Toute façon, elle laisse souvent son sèche-cheveux

branché, maman. Et elle l’oublie.

Après tout ça, et ça a pris du temps, j'ai essuyé la baignoire
avec la serviette, je l'ai mise au sale sous les slips de maman. Et j'ai

rangé le vieux rasoir de papa tout au fond de l'armoire à glaces de

la salle de bain. Pour les empreintes digitales, je me suis dit que
c’était pas la peine de m'en occuper juste pour un chat.

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