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Christine Adamo - Copyright NMS51GC

tellement en colère que quand je suis allé dans la cuisine pour

prendre un verre d'eau, ma main tremblait super-beaucoup. Et elle a

laissé tomber le verre au fond du trou-à-broyeur de l'évier. Le trou-
à-broyeur, j’y touche jamais vu que papa m'a expliqué qu'il y a un

moteur et des grosses lames de fer dans le fond. Même qu’elles

font des petits morceaux avec les cochonneries qui tombent quand
on fait la vaisselle pour pas boucher l'évier. Papa a installé un

système pareil que celui qu’il a vu au Canada quand il était

étudiant. Et vu qu’il est super-fort, il a pas oublié le bouton pour
mettre en route les grosses lames derrière l'évier à côté du four à

micro-ondes.

Ça, évidement, je le sais. Du coup, j’ai eu une idée. Vu que

moi, j’avais pas du tout du tout le droit de mettre ma main dans le
trou pour aller rechercher le verre tombé au fond, j’étais obligé de

demander à un grand qui avait le droit. Donc j’ai appelé la femme

de ménage. Même si elle est pas grande en taille et en intelligence,
elle est grande en âge. Et aussitôt, elle a dit attends-mon-petit-chat,

je-vais-le-prendre-ton-verre, t'en-fais-pas j'ai-l'habitude, quand-je-

fais-la-vaisselle, je-fais-toujours-tomber-quelque-chose-là-dedans.

La femme de ménage, je voyais que son dos quand elle a
mis sa main dans le trou. Mais je l’entendais qui disait surtout-

touche-pas-au-bouton, il-faut-que-je-récupère-tous-les-morceaux-

sinon… Si elle a dit autre chose après, j’ai pas entendu vu que le
bouton, je l’ai baissé. Ça a fait un bruit de crac de verre cassé, des

crsch-crsch. Et un méga-fort cri qui m’a fait sursauté. Donc j'ai

aussitôt rabaissé le bouton du broyeur.
La femme de ménage s’est pas retournée. Mais ses pieds ont

glissé par terre avec ses grosses pantoufles à carreaux et ses

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