Page 66 - Le grimoire de Catherine
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Nous sommes deux  hippopotames  mais nous allons te  simplifier  la vie, tu pourras
              nous  appeler  Pim  et  Pom ».  Décidemment    tout    ce  monde  cherche  à  gagner    sa
              confiance. Que veulent-t-ils tous lui cacher ? Auraient-ils un trésor  à préserver ?
              Pas  question de rebrousser chemin, surtout qu’il venait d’apercevoir deux silhouettes
              ou  plutôt deux  paires de grandes oreilles.  Deux lapins, deux lapins tout en en bois de
              violette, quelle délicatesse !

              -« Je suis Carottin le lapin qui aime bien entendu les carottes. Bien sûr  je rêve d’en
              croquer une, mais voilà, je vis dans cette forêt, alors je dois me résoudre  à manger des
              fraises des bois. Pas n’importe lesquelles, uniquement celles  qui me sourient  car elles
              aiment  mon museau de fruit rouge .Je  te présente  mon  amie Thimotty.
              -Et  moi,  j’arrive    du  Port  de  la  Lune  et    je  cherche  des  papillons.  Sais-tu  pourquoi ?
              …pour qu’ils me prêtent leurs  couleurs, rouge, jaune et orange .Je vais te confier mon
              secret, je veux dessiner un arc-en-ciel ! »

              Sympathique cette rencontre quoique étonnante  mais  sa curiosité  était  maintenant
              bien aiguisée et il n’était pas question de faire demi-tour quand  soudain …

              -« Bonjour. Qui passe par ce sentier ? Qui me réveille ? Qui a fait taire l’oiseau ?

              Ah  te  voilà  l’intrus !  M’apportes-tu    au  moins  un  bouquet  de  touffes  d’herbes ?  J’ai
              dévoré toutes les feuilles du grand chêne.je voudrai tant rencontrer une fleur, juste pour
              sentir  son parfum. Si tu en croises une  sur ton chemin, dis-lui.
              Rappelle-toi, je m’appelle Kosmos et j’habite là où le soleil  a choisi d’aller  se coucher
              chaque  soir. »

              Celui  qui  parlait    ainsi  était  un  superbe    sanglier  sorti  de  la  racine  d’un  vieux  chêne
              épuisé.
              Il  pensa  qu’il était  face à une drôle de requête, qu’il ne lui aménagerait pas un rendez-
              vous avec  la fleur  sauvage qu’il affectionne. Un coup de dent est  si vite arrivé sur les
              pétales si délicats d’un coquelicot dont la beauté intrinsèque lui suffit sans avoir besoin
              d’offrir au premier venu la moindre senteur.


              Tandis  qu’il ronchonnait,  notre enquêteur entendit  en écho un grognement

              -«  Hello, me voilà, je suis Cochon-Dou, le cochon des bois tout en bois, le préféré de
              tous les animaux de cette forêt. Je vis ici pour faire de la musique. D’ailleurs  tu m’as
              entendu  éclaircir ma voix. Je  chante aussi avec  les tourterelles quand elles décident
              de faire un concert pour les enfants  malicieux qui s’égarent dans ce chemin. »
              Plus  rien    ne  pouvait  l’étonner,    aussi    choisit-il    de  se    reposer  et  de  s’installer
              tranquillement   dans la  clairière, mais… ça bougeait de toutes parts ! Il écarquilla les
              yeux, une famille  de  blaireaux sculptée dans un joli palissandre  l’interpellait.

              « -Vite, vite. Viens nous retrouver ! Nous sommes les Blairottin. Connais-tu la grande
              nouvelle ?  C’est  le  vent  qui  vient  de  l’annoncer  à  toute  la  forêt.  Même  la  guêpe,  la
              célèbre  vrombisseuse s’est tue. Ce soir, il y aura un grand spectacle, l’arrivée parmi
              nous  de la libellule aux ailes  bleues d’azur. »



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