Page 25 - Bulletin, Vol.78 No.3, October 2019
P. 25
- La barque (la Neptune, la Savoie et
la Demoiselle), pontée, 2 mats, fond plat,
quillée, portait jusqu’à 200 tonnes, Elle était
plus adaptée pour le transport de pierres,
sables, tonneaux, céréales, bois de
construction qu’elle transportait sur le pont,
sa capacité était en moyenne 80 mètres
cube. La plus grande « la Bourgogne », avec
4 mats, 34 m de longueur et 8,50 m de largeur au max, transportant 150 mètres
cube de pierre, ce dernier pesant 1, 5 t. Des chaines traversaient le travers des
barques pour maintenir les flans afin qu’ils ne s’écartent pas. Equipée d’apoustis,
sorte de passe-avant latéral entre la proue et la poupe, ces balcons facilitaient le
passage des bateliers lorsque le pont était encombré, utiles aussi pour faire
avancer la barque à « l’étire » (longue perche) sur les hauts-fonds, notamment à
Genève
- Le naviot, encordé à l’arrière d’une barque, canot à tout faire (unité de
communication, de secours, remorqueur pour la barque par vent nul …)
L’équipage (entre 3 et 5 hommes suivant la taille de la barque)
- Le « Patron », capitaine du bateau, souvent le propriétaire, il pouvait acheter les
pierres à la carrière puis les transportaient, parfois c’était le propriétaire de la
carrière avait une ou des barques.
- Les « bacounis » aussi appelés bateliers, traditionnellement vêtus d’un pantalon
noir côtelé, ceint une écharpe. Véritables forçats, tous d’une force hors du
commun, ils pouvaient transporter sur leurs brouettes jusqu`à 180 kgr, le double
de la normale, de sorte que 9 ou 10 de celles-ci suffisaient pour transporter un
mètre cube au lieu des 18 normalement Les bacounis, chargeait les barques,
sauf à Meillerie où le chargement étant effectué par les carriers, là-bas les
barques étaient chargées latéralement à l’aide de 5 chemins de planches, il ne
fallait pas plus de 2 heures pour charger une barque de 120 tonnes de pierres.
- L’« apprenti », appelé le 5 ème, complétait éventuellement l’équipage.
La navigation
Pour relier Meillerie aux Paquis, déchargement et retour, comptez environ 3 jours, pour
une barque chargée, 10 heures par temps normal, 5 heures 30 mn dans la meilleure
des conditions pour un allé, le retour à vide pouvait prendre 3h 30 par vent du sud-
ouest bien établi, 10 heures par bise. Parfois les bateliers devaient haler la barque
depuis la rive, à l’aide d’un cordage (la maille) que l’on relie au sommet du grand mat
par la servante, de sorte que l’on pouvait haler le bateau en évitant les obstacles les
plus courants, petits arbres, broussailles etc. ; une autre possibilité par calme plat est
d’utiliser le naviot comme remorqueur, deux rameurs à tribord avant pour la locomotion
et un à bâbord arrière pour assurer la direction.
AAFI-AFICS BULLETIN, Vol. 78 No. 3, 2019-10 21