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SERVICE…ILLUMINÉ
Il est quatre heures, cette heure n’est plus une heure (il est
toujours quatre heures) pour faire remembrance, ni autre
chose que dormir… pour les gens de bonnes tenues.
J’en étais à la prière jaculatoire (et pas jet éjaculatoire, pour
les coquins, coquines) qu’une voix me traversa le cerveau de
part en part pour m’emberlucoter. Je secouais la tête comme
un chien qui s’ébroue prestement après une rencontre avec
une eau possessive.
J’étais assis sur la lunette du wc (la prière n’a pas d’endroit,
« c’est là son moindre défaut ») au-dessus de ce margouillis
d’excrément industriel prédigéré aux faussaires de
l’agrochimie, j’avais les derniers mots en bouche qu’une
jacasse s’impose, là, à cet endroit entre le frontal gauche de
mon cerveau.
— Pose le tout et revient à l’essentiel, vomis tout le saint-
frusquin. Redeviens l’amant que tu as été. Viens à moi…
J’étais toujours assis. La lumière blafarde des toilettes
(appartement aux normes du standard européen phagocytaire,
moi locataire), œil dépossédé de son filament à watt libérateur
d’économie positive…
— … Y a quelqu’un ?
J’avais l’air idiot, de cet idiot seul entre quatre murs
acoustique, thermique, faussement imités et qui n’a pas
d’oreille mais qui semble m’entendre entre des fibres non
connectées… du wifi.
Je me demande si je n’ai pas trop bu… hier au soir… d’ailleurs
est-ce hier au soir, qu’importe, c’était mon anniversaire… un
faux anniversaire et l’on m’a offert un… diamant… mais je
soupçonne une happelourde… de l’industriel… encore et
encore…
— Alors, tu viens ou pas mon beau pèlerin au bâton rustique
qui ne manque que l’astique… à ma lumière…