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ZONE GRISE DE L’IDÉE EN DEVENIR…
Tout est là, devant moi. Des mots en vrac, des mots qui
demandent la transhumance direction l’alpage. La marge fossé
n’est pas d’humeur du genre : « lâche-moi la basque ». Le stylo
s’impatiente son océan d’encre houle sa vague son agacement
du genre : « je vais en faire une montagne ».
Et pourtant rien ne sort. C’est le vide plein de tout au désordre
d’attendre un ordre qui hésite à s’exprimer à se décider
d’obéir à sa substance d’être.
Je me souligne au fluo et me plonge la tête dans la salle
d’attente du four à mots où mijote un filet de merlan en
papillote. Je suis immobile devant la ligne directrice au fouet
de m’indiquer la marche à suivre au pas de la cadence folle,
folle…
Je refuse de m’embarquer même au mot eau (faux jumeau de
moto) sans âme qui ira baver sur les lignes marie chastes aux
mouchoirs flottants de la larme facile et dont les enfants
auraient aussi l’indélicatesse de dessiner avec leurs doigts
peintures, affront de l’alpage qui n’est pas Canson.
Je tourne en rond du rond de rond gribouillage de
bienveillance, je commence à entrapercevoir le ciboulot qui se
creuse à la création car l’idée ne fait pas dans l’altruisme.