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ALORS, J’Y VAIS OU PAS ?

        Je regarde l’heure. Il est minuit pile. Pile ou face… la fenêtre
        est ouverte.

        Alors, j’y vais ou pas ? Je m’appelle Max ou Louis ou peut-être
        autrement… je me prénomme le Néant… Invitation au rien sur
        les   lignes   d’une   vie   aux   routes   sinueuses   et   traçages   à   la
        bêche, pioche, pelle, routes à pied depuis cinq fois cinq de cinq
        en cinq jusqu’à maintenant…

        Alors, j’y vais ou pas ? Je pleure ? Non, je retiens tout là cet
        endroit qui se fébrilise à ton nom, ce nom de Tout qui fait de
        moi Néant un rien de quelque chose d’aimer moi qui n’ai pas
        su t’aimer, moi qui suis ce plongeon vers le mot rongé des
        traumatismes, j’ai goûté ta peau comme une offrande…

        Alors, j’y vais ou pas ? J’ai l’air de quoi dans cette grande ville
        portuaire ? Un Néant au regard porté sur la Loire qui s’impose
        comme une femme aux débordements qui ressemblent à tes
        mouvements de houle entre orgasmes et cris de colère, tu es
        nue de cette nudité dont le sable est le coquin qui caresse la
        chaleur de tes berges…

        Alors, j’y vais ou pas ? Je souffre oui, c’est vrai mais qu’importe
        la   souffrance   elle   me   porte   depuis   trop   longtemps   et   me
        nourrit   de   son   sein   toujours   trop   lourd,   toujours   inassouvi,
        cette présence comme une seconde vie qui me taraude là et ici
        et puis ici…

        Alors, j’y vais  ou pas ?  Je ressens les  larmes  de mon futur
        linceul mais suis-je vraiment au bon endroit ? Je suis là et puis
        ailleurs, toujours dans l’absence d’ici pour un ailleurs dont ma
        présence apporte ces sourires, ce bien être, ce réconfort… et
        moi   je   suis   où   dans   ce   mouvement   humain   qu’une   simple
        accolade   de   rires,   une   partition   de   clown   qui   ressemble   à
        l’intérieur… Buffet…

        Alors,   j’y   vais   ou   pas ?   Je   ne   sais   pas   aimer   et   me   voilà
        crucifier,   alors   à   quoi   bon   continuer ?   Tu   es   une   absence
        possédée de la présence de ton aura, position de la rose des
        vents,   et   souffle   de   notre   amour   de   cendres   pas
        d’enterrements   en   vu   de   prendre   le   relais   d’une   autre
        souffrance, je reste planté à mon calvaire, le sourire comme un
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