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LA RECETTE DU RIRE
En fait, depuis un certain temps, je joue à l’apprenti sorcier, à
l’alchimiste en chambre… dans ma cave aménagée à cet effet.
Je suis à la recherche de la recette du Rire. Le vrai ! Pas celui
qui vient comme un quidam du dimanche, voir fleurir les fleurs
de campagne et hop hop, une photo et hop, un instant frigorifié
qui va rejoindre le Grand Tout du Néant.
Je suis à la quête du Rire, ce Graal franc, incontestable,
éclatant de sincérité qui dilate les neurotransmetteurs, qui
délient l’épigastre, le diaphragme, les zygomatiques… les
larmes et la vessie… mobilise les fluides positifs d’une réaction
en chaîne (le nucléaire du Rire)… immobilise les armes de la
mélancolie, de la peine, de la morosité, les bourdons du string,
la lassitude en résille… Le rire édifiant par l’écho renvoie sa
nature au profil de son onde authentique…
Cette recette du Rire perdue depuis… on ne sait vraiment plus
et d’ailleurs qu’importe, elle n’a jamais été inscrite que dans
les mémoires des anciens qui hélas par un effet non attendu
ont égaré par des rires à mourir la fameuse recette… selon la
légende…
Par prudence, il faut quand même une posologie adéquate
selon l’état de tristesse de l’individu concerné (pour les
femmes doubler les quantités) et espère ne pas avoir fabriqué
un insecticide du Rire. Donc vous notez :
Vous prenez de dix gammes de chant, soixante grammes de
notes et un huit grammes d’air et vous mélangez le tout dans
un bain de foule de… naturistes, auparavant épilés de près… À
boire sans modération le matin… avant tout autre breuvage.
L’effet est garanti sur facture… sans bourse déliée… et je peux
vous affirmer que ce n’est pas du vent. Une telle recette vaut
son pesant de cacahuètes et ainsi croquez la vie à plein bras
(et si vous en avez deux, c’est d’autant mieux).