Page 27 - OPEX MAGAZINE N°1
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Toute entreprise a sa part d’insolite. Je citerai entre autres l’assaut monté à bord d’une Mercedes verte avec en sabord sur la
         banquette arrière une pièce FM  ouvrant le feu, les étuis tombant sur mon siège me brûlant les fesses, la section débarquant
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         d’un corbillard pour me dégager. Ironie du sort, exactement à la même heure, mon frère Xavier se marie à Chartres. Je devais
         être témoin. Le soir, après la remise en condition, je pense à la famille, pas mécontent de savoir qu’ils doivent parler de moi,
         assurément en bien. Ma mère a dû passer un contrat avec tous les saints pour que je rentre sain et sauf. J’imagine aussi
         qu’ils se sont dit que j’étais courageux. Cela me permet de vous dire, qu’au risque de les décevoir, je n’ai eu peur à aucun
         moment, ce qui soit dit en passant m’a évité de passer par la case courage, dévoreuse d’énergie. En fait pour être franc je
         n’ai eu qu’une seule peur : celle de me casser au saut. Ainsi vont les rêveries d’un lieutenant au soir d’un combat sous la nuit
         étoilée. Il pense à sa famille.











































       Collection de l’auteur  13 juillet 1978, une délégation du 2  REP conduite par son chef de corps le colonel Erulin, est reçue à  Lieutenant à Kolwezi


                                             e
                            l’Elysée par le président de la République. Le lieutenant Bourgain salue le chef de l’État


         Épilogue : en France tout se termine par un bon repas. Le 13 juillet, je suis invité à dîner avec une petite délégation  du REP
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         conduite par le chef de corps à l’Élysée. Le président Giscard d’Estaing veut rendre un hommage aux armées . Il y a là une
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         quarantaine de personnes. Je suis le plus jeune dans le grade le moins élevé. Filtré par le protocole, c’est mon tour de me
         présenter. Le Président est entouré de deux généraux  impassibles : il me dit qu’il aurait bien aimé être à ma place, - je pense
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         avec impertinence que ce n’était pas sa place -, qu’il avait décidé de ne pas faire défiler le régiment ce 14 juillet parce que
         ce n’est pas un défilé de la victoire ; je pense avec effronterie que ce n’est pas convaincant du tout. Plus tard, au moment
         du repas, on nous sert des cailles farcies. Le serveur en queue de pie me présente le plat superbement dressé. Je me saisis
         du volatile avec les couverts en vermeil. Soudain, ce qui devait être mon plat de résistance échappe à la mâchoire formée
         par les deux outils et va rouler comme une grenade dégoupillée en direction du Premier ministre, monsieur Raymond Barre
         : première bourde, suivie une heure plus tard par un incident plus grave. Au moment du café servi dans un grand salon
         rouge, je marche par inadvertance sur la queue du fameux labrador couché là derrière une colonne. La pauvre bête a bien
         évidemment manifesté sa réprobation. Pour le coup, j’ai cru ma dernière heure arrivée !


                         Témoignage du colonel Bertrand Bourgain publié dans la revue ENGAGEMENT
                          de l’association de soutien à l’armée française (ASAF: www.asafrance.fr)»

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         15/ Combats de Kapata le 22 mai. L’AA52 était servie par les légionnaires de 1  classe Gasson et Magel (rectifié Mahé).
         16/ Délégation composée des colonel Erulin, capitaine Poulet (commandant la 1ère compagnie), médecin-chef Ferret et de moi-même.
         17/ Hommage rendu aux armées en incluant ceux dont le rôle dans les opérations de secours et de nettoyage sur les côtes bretonnes suite au naufrage de l’Amoco Cadiz
         a été déterminant.
         18/ Général d’armée Méry, chef d’état-major des Armées, et général de corps d’armée Vanbremeersch, chef de l’état-major particulier du président de la République.  25
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