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le  prenommerons Victor!
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                                                                                                        - Jurez-moi que si, un jour, nous avons un fils  nous
                                                                                                                            t uelque-
                                                                                                           pere:
                                                                                                                            :.  Je  me
                                                                                                        Impressionnee,  ma  mere  fit  promettre  a  moo
                                                                                                                            presque
                                                                                                           se  noya la  fille  du grand poete.
                                                                                                                            mour -
                                                                                                           noces,  firent  etapes  en Normandie,  sur les  lieux  ou
                                                                                                                            'argent,
                                                                                                           ment parce que  mes  parents, lors  de leur voyage  de
                                                                                                                           me res-
                                                                                                           nom, on a accole le  prenom de Victor. Tout simple-
                                                                                                         J'oubliais de vous precisez pourquoi a Hugo, moo
                                                                                                           quelques  ouvrages de Victor Hugo  ...
                                                                                                           et plaignant le  pauvre Quasimodo. Moi, j'ai  feuillete
                                                                                                           Paris»  versant un  pleur  sur les  malheurs  de  Cosette
                                                                                                                           est  un
                                                                                                           geres  en lisant  «les  Miserables»  et «Notre-Dame  de
                                                                                                                           un  etre
                                                                                                           contentait de vaguer a d'obscures occupations mena-
                                                                                                                           nonde,
                                                                                                           contremaitre dans la metallurgie. Louise, ma mere, se
                                                                                                                            1e,  c'est
                                                                                                           moo pere (ce  brave homme au sourire si doux), etait
                                                                                                                           chesse.
                                                                                                           aujourd'hui  employe  au  cafe-tabacs.  Gustave  Hugo,
                                                                                                         Je  suis  ne a Lille  (Nord)  le  23  juillet 1924. Je suis
                                                                                                                           lppren-
                                                                                                  Je m'appelle  Victor Hugo
                                                                                                                           ea des
                                                                             D'apres J.  d'Ormesson.
                                                                                                                           a force
                                                                                                                           HOS  en
                                                                                                           d'admiration envieuse et presque douloureuse.
                                                                                                                           ns,  car
                                                                                                           cesse de me rendre fou  d'impatience et d'une espece
                                                                                                                           lans  sa
                                                                                                           dans  les  songes.  Les  debuts  de romans  n'ont jamais
                                                                                                                           1croya-
                                                                                                           hon livre, peut m'arracher ace monde et m'introdiure
                                                                                                                           :t  vous
                                                                                                           etre realisees: mais OU  est la difference? - un livre, un
                                                                                                                           •  infor-
                                                                                                           tant de fatigues, tant d'experiences de<_;:ues  - ou peut-
                                                                                                                          ine  la
                                                                                                           de ma famille. Aujourd'hui encore, apres tant d'annees,
                                                                                                                           :rait  se
                                                                                                           Cenci que de mes camarades de  travail, de mes amis
                                                                                                           senti  plus  proche  de  Cyrano,  d'Aramis,  de  Beatrice
                                                                                                                           je  dis-
                                                                                                           quotidien ou si je vivais mes reves. Je me suis souvent
                                                                                                                           rer  les
                                                                                                           revivais le  roman ou si  je  revais  ma vie, si  je revais le
                                                                                                           que je m'endormais, il m'arrivait de me demander si je
                                                                                                                           1ue  les
                                                                                                           se fondait dans le livre.  Quand je le quittais le soir et
                                                                                                                           ser les
                                                                                                           du  Roi-Soleil. Le livre  entrait dans  ma vie  et ma vie
                                                                                                                           ,-es  de
                                                                                                           Samarkand, pour les glaces de l'  Arctique, pour la cour
                                                                                                                           nfants
                                                                                                           l'Ouest, pour les iles  de la  mer Egee, pour Bagdad et
                                                                                                                           autres,
                                                                                                           pour l'  Angleterre saxonne, pour les grand  es plaines de
                                                                                                                           a  tra-
                         D'apres R.  Lassus.
                                                                                                           moo quarrier, mes habitudes, m~ m temps et je partais
                                                                                                           teresser aux histoires racontees par les livres. Je quittais
                                                        ]'en relis  quelques  feuilles  a  ... l'automne.
                                                                                                                           1  con-
                                                                                                         J'ai commence,  comme  tout le  monde,  par m'in-
                                                          droit aux ceuvres  completes de ... Victor Hugo.
                                                                                                           modestie, un lecteur de romans.
                                                          que les  copains se voyaient offrir une bicyclette, j'eus
                                                                                                           suis  d'abord,  avec  plus  de  verite  et  surtout plus  de
                                                        Decrochant le  Certificat d'Etudes  Primaires, alors
                                                                                                                           :tudiant.
                                                                                                           que  plutot qu'un artiste,  plutot qu'un  journaliste,  je
                                                          fait un point d'honneur a etre premier en fran<_;:ais.
                                                                                                           macher la besogne, je  dirais volontiers, pour ma part
                                                        - Mon fils,  quand on s'appelle Victor Hugo, on se
                                                                                                                          serait
                                                                                                           a vous  definir.  Pour leur  faciliter  la  tache,  pour leur  vaises  notes:
                                                                                                                           Jle.  Si
                                                        Mon  pere  severe,  impitoyable  devant  mes  mau-
                                                                                                           tinent  souvent,  de  notre  temps,  a  vous  presenter et
                                                                                                                           1 ra1res
                                                                                                           a la  lecture des  romans. La radio, la  television s'obs-
                                                        - C'est pas l'vrai!  II n'a pas d'barbe!
                                                                                                                           ~stun
                                                                                                           tels  penchants constituent un terrain assez  favorable  gamins criaient:
                                                                                                                           , ma.ts
                                                        Plus  tard  a  l'ecole,  a  l'annonce  de  moo  nom, les
                                                                                                           suis  plutot porte a  comprendre mes  adversaires. De
                                                                                                                           ~ulent
                                                        Il jura.
                                                                                                         J'entre tres  facilement dans les  idees des  autres. Je
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