Page 99 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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Plus tard, il m'invita à lui rendre VIsite dans son
bureau et entra sans préambule dans le vif du sujet.
- Tu sais, Hichem, ton journal dérange beaucoup.
Tu ne sais pas être diplomate dans tes écrits. Tu es un vrai
Chaoui. Tu fonces tout droit sans faire de calculs.
- Je n'ai de leçon à recevoir de personne, JI n'y a
que les journalistes qui travaillent avec moi qui ont le droit
de commenter notre ligne éditoriale ou de proposer une
orientation autre que celle que nous suivons.
- Mais tu sais que je suis responsable ici. On m'a
donné ordre d'en haut de fermer le siège du journal et je
suis obligé de le faire.
Je lui demandai de me montrer l'ordre écrit et qui
l'avait signé.
- On m'a appelé d'en haut. Je ne peux pas t'en dire
plus .
Ne pouvant plus contenir le dégoût que m'inspirait ce
sinistre individu, je lui lâchai:
- Ce sont des pratiques mafieuses, n'est·ce pas ?
Mohammed, tu es un pion entre les mains de la mafia et
tu vas tomber dans le piège qu'ils te tendent. Ils n'osent
pas s'attaquer directement à moi; ils t'utilisent comme
paravent et tu acceptes.
Il se leva et me dit avec un sourire jaune:
- Hichem, ne tiens pas ce langage devant moi. Je
représente l'État.
Je lui envoyai alors une bordée d'injures, histoire de
lui chauffer les oreilles. Sans perdre son sang-froid, il s'ap-
procha de moi et tapa sur les poches de ma veste pour
s'assurer que je n'avais pas d'enregistreur sur moi. Vil
et lâche comme il l'était, il ne pouvait comprendre mon
attitude.
Une fois rassuré, il prit place à côté de moi ct me
chuchota: