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lA lEttRE N93

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                                                                   4 – Couple de canards de Barbarie  – doc. La Ferme de Beaumont
                                                                   5 - Élevage de mulards – doc. Farmili
                                                                   6 – L’oie sauvage cendrée, Anser anser – photo Diliff
                                                                   7 – L’oie sauvage asiatique, Anser cygnoides – photo Shizhao
                                                                   On notera la posture horizontale du corps chez ces deux espèces
                                                                   sauvages.



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            romain, au premier siècle avant notre ère - il est probable   la  découvrirent  partiellement  domestiquée  dans  certains
            que  les  Gaulois  aient  fait  de  même.  Les  Romains  prati-  villages amérindiens, principalement au Brésil, et l’introdui-
            quaient aussi l’élevage des sarcelles (des petites espèces   sirent en Europe dès le début du 16ème siècle.
            de  canards,  assez  farouches)  très  appréciées  lors  de   C’est  un  gros  canard  à  face  rouge  qui  peut  vivre  en
            leurs  banquets.  Par  contre  le  canard  n’était  connu  dans   basse-cour,  loin  des  mares  et  des  étangs,  faculté  qui
            l’ancienne Égypte et dans la Grèce antique que sous sa   facilite  son  élevage.  Logiquement  on  aurait  dû  l’appeler
            forme de gibier d’eau.                                 «  canard  d’Inde  »,  en  référence  aux  Indes  Occidentales,
            Comment  a-t-on  réussi  à  retenir  ces  oiseaux  près  des   mais l’ignorance fit qu’on le nomma « de Barbarie » au sens
            fermes, au début du moins, car il fallait leur laisser un accès   romain du terme, c’est-à-dire venant de l’étranger … d’un
            aux plans d’eau proches ? En les appâtant par la nourriture,   pays lointain et inconnu.
            en leur coupant les rémiges (grandes plumes des ailes) ?   Il se répand dans les fermes au 18 ème  siècle. Il se croise
            Il est certain qu’en Europe le canard fut longtemps considéré   avec  les  canards  originaires  d’Europe,  ce  qui  donne
            comme un gibier en semi-liberté, et ce pendant des siècles.   les  «  mulards  »,  des  hybrides  stériles,  plus  en  chair  que
            Ensuite, à partir de la fin du Moyen-Âge (13 ème /14 ème  siècle),   les  canards  ordinaires.  Actuellement,  ces  mulards  sont
            chaque  contrée  sélectionna  la  forme  de  canard  qui  lui   produits  en  grande  quantité  pour  la  production  de  foie
            convenait le mieux, ce qui aboutit à une multitude de races   gras, de magrets et de confits, souvent par insémination
            régionales. Toutes ces races, beaucoup plus lourdes que   artificielle, à partir de mâles Barbarie et de canes de race
            le colvert d’origine - le canard de Rouen a la même livrée   Pékin lourde ou de Rouen.
            que le colvert mais pèse 3 fois plus - perdirent progressi-
            vement leur aptitude au vol, ce qui facilita leur détention ;   5
            mais l’accès aux plans d’eau leur demeure indispensable.

            Le cAnArd de BArBArie / cAnArd musqué
            (Cairina moschata)

            L’espèce  sauvage  vit  dans  la  moitié  nord  de  l’Amérique
            du  Sud.  Contrairement  à  la  majorité  des  canards
            sauvages,  sauf  quelques  rares  espèces,  elle  niche  en
            hauteur,  principalement  dans  les  arbres.  Les  Européens



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