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L’oie La première domestication eut lieu en Chine ou en
Mongolie, il y a plusieurs millénaires, et a abouti à ce qu’on
Il semble que toutes les espèces sauvages d’oies soient nomme l’ « oie de Guinée » ou « oie de Chine », de plumage
facilement domesticables, mais historiquement la domes- gris-brun et portant une caroncule au-dessus du bec, tous
tication de cette forme d’Anatidé ne s’est faite qu’à partir deux de couleur noire ; c’est une bonne pondeuse (jusqu’à
de deux espèces : l’oie asiatique Anser cygnoides et l’oie 200 œufs par an).
cendrée Anser anser. L’intérêt de cette domestication était La seconde eut lieu sans doute dans un pays septentrional,
avant tout alimentaire : production de viande et d’œufs à vu la répartition de l’espèce cendrée, peut-être en Europe
partir d’un volatile facile à alimenter, grand consommateur de l’Est ou en Asie Centrale, ou dans les deux endroits,
d’herbe et facilement omnivore.
dans des temps reculés (3 ème millénaire avant notre ère ?)
et donna l’oie dite « européenne », plus en chair que la
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précédente - c’est celle que nous consommons le plus -
mais c’est une petite pondeuse (moins de 50 œufs par an) ;
ces dernières sont généralement blanches ou grises, avec
un bec orangé. `
Ensuite les deux souches ont voyagé à travers le monde
de l’époque, et il est bien difficile de les identifier sur les
documents qui nous sont parvenus. Ce que l’on peut dire,
c’est que des dessins et fresques de l’Égypte antique
(certaines datant du 2 ème millénaire avant notre ère) nous
montrent des scènes de gavage d’oies, que les anciens
Grecs y font référence dans leurs textes, que les Romains
raffolaient de leurs foies comme mets gastronomiques
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