Page 46 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Le voyage - les corons
Suite à ce changement, sur les conseils d'un des
responsables, mon père a suivi une formation de boutefeu ,
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ce qui devait permettre d'augmenter son salaire. Il percevait
une avance par semaine et la régularisation à la quinzaine.
Commentaire : salaire des mineurs
En 1955, comme mineur dans les galeries à charbon,
couché avec son marteau-pic à la main, sa première paye
était de 196 francs belges (4,86 €) par jour. Après deux
mois, début 1956, il demanda à travailler à la consolidation
des galeries et gagnait 230 francs belges par jour (5,70 €).
Au puits n° 14 à Goutroux, son salaire était passé à 270
francs belges (6,69 €) par jour, et enfin devenu boutefeu,
son salaire était monté à 320 francs belges par jour
(8,00 €), soit un salaire mensuel d'environ 6.300 francs
belges (160 €). Le dernier salaire dont je me souviens
était de 470 francs belges par jour (11,65 € soit 230 € par
mois).
La vie paraissait plus simple. Mon grand-père avait quelques
poules et lapins. Dans le jardin, il cultivait des pommes de
terre, des salades, des oignons, des haricots et autres
légumes.
Dès son arrivée en Belgique, mon père avait acheté un
vélo. Ensuite, il acheta une moto Gillet-Herstal 500. Cette
grosse cylindrée avait une selle pour deux personnes et un
porte-bagages assez long. Plusieurs fois nous avons roulé à 4
personnes dessus, notamment pour aller au cinéma à
Souvret, village situé à 3 km de Goutroux. C'était de
48 Le boutefeu est un métier essentiel et dangereux. Il manipule les explosifs et
déclenche les explosions qui permettent de fragmenter les veines de charbon.
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