Page 43 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Le voyage - les corons
par le centre administratif de Chieti. Les semaines
passaient et les documents n'arrivaient pas. Il décida de se
rendre à Chieti pour récupérer son passeport. Accompagné
d'un cousin et avec un prosciutto (jambon) sous le bras, ils
partirent et remirent le prosciutto à l'agent, mais durent
attendre le lendemain pour retirer le passeport. Le luxe
d'un hôtel n'étant pas dans leurs moyens, ils dormirent à
la belle étoile dans une pinède où ils furent contrôlés par la
police.
Le 11 novembre 1955, âgé de 28 ans, les documents en
ordre et un contrat de travail en poche, mon père prit le
chemin de la Belgique. A Milan, les autorités italiennes et
belges procédaient à une inspection médicale.
Ce n'était pas partir à l'aventure, mais la destination était
assez atypique pour un homme du soleil qui partait
travailler à 1.000 m sous terre.
Ce choix n'a jamais été considéré comme facile. Mon père
l'a vraiment fait pour sa famille.
Au bout de quinze jours, nous avions reçu un premier colis
dans une boîte à chaussures contenant un peu d'argent, du
chocolat et du café. Le bonheur !
Par la suite, nous recevions régulièrement un colis et ma
mère de l'argent.
En juillet 1956, mon père bénéficia d'un congé pour
revenir au village. Il avait emporté avec lui une hache et
quelques outils, car il ne pensait plus repartir pour la
Belgique.
Après avoir fait les comptes et examiné la situation, ma mère
avait invité l'un de ses cousins , lui aussi en vacances, qui
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44 Il s'appelait Claudino
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