Page 56 - Une vie, ma vie, mon parcours
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L'école - ma jeunesse
demande où je vais. Je réponds : à l'école. Il me rétorque :
"L'école non, pour toi, c'est fini !" Tu vas aller à la ferme, chez
De Boom et demander s'ils ont du travail pour toi. Ma sœur
était prête, elle s'en va prendre le bus à 50 m de la maison.
Je ne savais plus quoi faire, j'étais complètement perdu. Je
restais debout sans bouger, il s'est levé, est venu près de moi
et m'a donné une pichenette avec trois doigts en me disant
que c'était la dernière fois que je revenais avec un échec. Il
finit par dire : "Tu peux aller prendre le bus".
C'était la période des influences négatives. Cela n'a pas duré
longtemps, mais je passais plus de temps à préparer des
petits bouts de papier - copions - plutôt que d'étudier. C'était
complètement idiot !
Avec le recul, je pense pouvoir expliquer ce comportement
qui peut paraître étrange. C'était certainement l'influence
du milieu social dans lequel nous vivions. Quand vous êtes
dans la préadolescence, que la grande majorité de vos amis
et connaissances adoptent un comportement, il n'est pas
simple d'en sortir. Vous faites comme la "masse". Parmi
tous ces jeunes que j'ai côtoyés (entre 30 et 40), un seul a
fait des études supérieures.
C'est un indicateur.
Je suis resté presque trois ans à l'UT. J'y ai suivi les cours de
la 1 , 2 et une partie de la 3 année. Ensuite, au mois d'avril
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1966, nous sommes allés habiter Piéton, un village situé
entre Charleroi et La Louvière, près de Morlanwelz où se
trouvait l'Institut Provincial des Arts et Métiers (IPAM). J'ai
donc quitté l'UT et me suis inscrit à l'IPAM. Sans me
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