Page 59 - Une vie, ma vie, mon parcours
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L'école - ma jeunesse
Quand vous vivez dans les corons, le cercle social est
restreint. Vous côtoyez des gens qui, fondamentalement,
sont du même milieu que le vôtre.
Quand vous habitez à Piéton, dans une maison normale,
sur le boulevard, le cercle s'agrandit de facto et vous côtoyez
des jeunes de milieux différents.
Vers l'âge de 15 ans, j'ai commencé à jouer au tennis de
table, au ping-pong comme nous l'appelions. Aux
entrainements et matchs du samedi, j'ai fait la connaissance
de deux jeunes dont l'un était le fils du receveur de la TVA de
Morlanwelz et l'autre issu d'une famille de la petite
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bourgeoisie . J'ai vite eu l'impression que mon horizon
s'élargissait. La manière de s'habiller, de se tenir, de parler…
Un jour, j’ai été très impressionné en entendant l’un d’eux
répondre d’emblée ‘alcool’ à une question de mots croisés
demandant le nom d’une boisson avec deux ‘o’ : je n’avais
encore jamais vu de grille de mots croisés !
Nous étions devenus de très bons potes. Le fils du receveur
avait déjà un esprit vif et une culture générale bien plus large
que la mienne. Nous étions souvent ensemble et nous
parlions, grâce à lui, de sujets très divers. Ma vie changeait
petit à petit. Un jour, il me récita une phrase en me disant :
"Cela pourra toujours t'être utile si tu rencontres des gens
qui se la jouent un peu". Je me suis empressé de la
mémoriser.
"Il est des circonstances dans la vie où un homme quel
qu'intelligent qu'il soit se voit contraint d'obtempérer à
des raisons minimes en apparence, mais qui n'en sont pas
moins des principes intrinsèques."
58 Jean-Claude REVERSE
59 Daniel BERTRAND
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