Page 58 - Une vie, ma vie, mon parcours
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L'école - ma jeunesse
8 sur 10. Je me souviens de ma rentrée en 3 année, j'avais
e
eu 4 sur 10 au premier contrôle et 5 sur 10 au deuxième. Sur
la feuille qu'il m'avait remise, il avait écrit en rouge et en
grand : "Monaco, il est temps de te ressaisir" ; ce que j'ai fait
sur-le-champ.
En pratique, nous avions cours de mathématiques
plusieurs fois par semaine. Après deux ou trois leçons, il
faisait les premières interrogations écrites. La remise des
cotes était souvent accompagnée du commentaire : "Allez
retrouver papa en 1 ". La très grande majorité avait 2, 3 et 4
re
sur 10. Les quelques élèves qui avaient au-dessus de 5 étaient
vite identifiés et étaient pratiquement les seuls à avoir
encore droit à quelque considération.
Ses cours suivaient toujours le même schéma : une séance
théorique et ensuite les exercices au tableau noir. Lors de la
séance d'exercices, le début était toujours le même : "piste-1
Monaco, piste-2 Ciccone ". Le professeur énonçait les
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exercices et la résolution devait commencer, sans hésitation.
Au moindre arrêt, on entendait sa voix sarcastique : "Alors
Monaco, on n'a pas étudié ?". J'en frissonne encore. Si on
voulait réussir, l'étude était indispensable. Cela m'a
beaucoup aidé dans mon parcours scolaire d'ingénieur.
Pendant cette période d'études, j'avais entre 16 et 19 ans,
une belle partie de ma jeunesse, j'ai rencontré pour la
première fois la jeune fille qui allait devenir ma future
femme. C'était la jeunesse que l'on dit parfois insouciante.
Nous nous sommes quittés, retrouvés, quittés à nouveau, et
encore retrouvés. A chaque rupture, c'était un petit
déchirement : vivre, c'est ressentir !
57 Bruno CICCONE (très bon)
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