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Les pièges de la faim
Tout Semble frappé par une malédiction, les champs aux
alentours ne donnent plus rien, les puits sont souillés, les
greniers vides.
Mais la faim ronge les entrailles de tous, les cris d’enfants, la
nuit, résonnent plus fort que les cloche d’une cathédrale.
Romain l’ainé accompagné de quelques écuyers, s’efforce de
guider les enfants à travers les ruines, épée a la main.
Raymond déjà capitaine veillait à ce que les siens reçoivent
une part de la ration commune, bien qu’elle soit maigre et
insuffisante.
Constance le cœur serré, s’occupe des blésés au côté des
dames :
Eloïse de Nogarède, Elvire de Toulouse, pensant les plaies,
offrant quelques gorgées d’eau même lorsque ses mains
tremblaient de fatigue.
Bertrand qui avait rapporté des épis s’effondrait d’épuisement
chaque soir, les pieds en sang.
Angèle infatigable dans sa douceur, priait encore, la main
posée sur les fronts brulants, répétant les mots que sa mère lui
avait appris
Depuis plusieurs jours les dames distribuent dans les charrois-
hôpitaux les dernières miettes de farine et le reste des sacs de RENA - Les Compagnons Forgerons
pois chiche.
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