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Carole, partage un morceau de pain noir entre Bertrand et
Angèle, qui se dispute les miettes comme deux oiseaux
affamés.
Mes enfants souffrez encore un peu, le seigneur ne nous
abonnera pas, murmurait-elle le cœur serré.
Constance qui soigne les blessés entendit les rumeurs se
répandre. Elle les rapporte à sa sœur Alazaris, inquiète, on dit
que certains, dans la ville prise, ont mangé des choses
interdites.
Alazaris, les yeux agrandis par l’effroi, secoua la tête.
- non cela ne peut pas, Dieu, ne permettra pas une telle
abomination.
Etienne qui se trouve près d’elle, eut un regard sombre, lui sait
déjà. Ses camarades de guerre lui ont déjà dit.
A voix basse, le front baissé, il pose une main réconfortante
sur celle de sa bien aimé.
- écoute-moi ma douce, ce n’est pas à nous de juger ceux
qui ont perdu tout espoir. Mais nous, jamais nous n’y
céderons, ton père, ta mère, tes frères.
Nous veillerons, nous trouverons toujours de quoi vous
nourrir, fut- ce en risquant nos vies.
Au même instant le seigneur de Nogarède accompagné de son
jeune écuyer Romain entra dans le campement des dames son
visage d’ordinaire si calme, était assombri.
- Garcin, Carole vous avez entendu comme moi les bruits
qui courent. RENA - Les Compagnons Forgerons
Les hommes de Bohémond se taisent, mais d’autres parlent.
Il faut protéger nos familles de ces paroles et de ce scandale.
Garcin approuve, serrant les poings.
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