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Etienne ne quitte plus des yeux Alazaris.
Aimeric de Montolieu, nouvellement adoubé par le Comte de
Toulouse, cherche chaque occasion de se tenir auprès de
Constance.
Garcin resserre sa vieille cape autour de ses épaules puis saisit
son maillet comme une arme, a ses coté Raymond, le fils
cadet.
Vallée muette, comme si les chouettes eurent fui ces terres
maudites, le camp des croisés autour des ruines de Ma’arrat
dans un silence inquiétant.
À ses côtés Romain, le visage dur malgré ses vingt-quatre ans
ajuste son épée au fourreau.
-Père, dit-il doucement, pourquoi nous et pas les autres.
Garcin lui jette un regard sombre.
-Parce que nous avons des bouches à nourrir mon fils, ta
mère, tes sœurs et ton frère Bertrand, les dames de Nogarède.
Je préfère mourir dans un champ turc que laisser Bertrand
manger des racines pourries.
Ils franchirent discrètement la lisière du camp, suivant un
sentier éclairé par la pâle lumière de la lune.
Les murailles de Ma’arrat éventré s’effacent dernière eux,
tandis qu’ils s’enfoncent dans les vallons voisins.
Après une heure de marche, ils atteignirent un petit hameau
déserté. Les portes des masures pendent, brûler ou brisés, de
chien errant grondent dans l’ombre. RENA - Les Compagnons Forgerons
Garcin rentre dans une masure a moitié effondrée.
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