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Le Comte Raymond leva le bras, sa voix grave et posée
traversa l’assemblée.
-Le pape nous a appelé, le christ nous a choisi, nous
quittons nos terres, nos maisons non pour conquérir, mais pour
libérer. Nous portons la croix, que dieu nous protège et nous
guide !
Une clameur s’éleva, certains tombèrent à genoux, d’autres
levèrent la main.
Le prieur tendit des croix de tissu rouge, un a un, les croisés
s’en saisirent et les cousirent sur Leurs tunique. C’était le
signe du départ, du sacrifice, Du feu intérieur.
Garcin debout près des charrois attendait son tour. Derrière lui
Carole et leurs enfants. A ses cotés le sergent Amiel et les
sapeurs lui jetaient des regards silencieux.
C’est alors que maitre Alaric l’intendant de Nogarède
réapparût, conduisit Garcin devant Pierre-Raymond, seigneur
de Nogarède.
Vêtu de maille fine, le manteau frappé de sa bannière
familiale. Le seigneur parla à voix basse, sans détour.
-Garcin, vous n’êtes pas né noble, mais vous valez plus
de bien d’autre, né noble. Vous connaissez nos femmes mieux
que quiconque, vous les protégerez.
A partir de ce jour leurs vies sont entre vos mains.
Garcin s’inclina légèrement :
-Messire je ne suis pas né pour les bons mots, mais la
mission que vous venez de me confier. Je le tiendrai jusqu’au RENA - Les Compagnons Forgerons
bout du voyage.
Messire de Nogarède pose la main sur son épaule.
-Oui, je le sais.
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