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-Quand tout le monde dort il faut bien quelqu’un qui

               veille.


               Le lendemain l’étape se poursuivit, un peu plus sèche et assez

               froide. A midi les tours de Béziers apparurent enfin.

               Garcin sans un mot fait reculer les charrettes, il trouve un

               terrain herbeux à l’écart des murs et un ancien verger

               abandonné.


               Dans la tente de dame Eloïse le vent passe malgré les

               fourrures, elle grelote, appelle Carole qui Se trouve dans une
               tente plus grande pour ces enfants.

               Carole entre avec une écuelle de soupe à la main.

                      -Vous avez froid madame.

                Eloïse hoche la tête.

                      -je suis passé par la peur, la crasse, vous tenez debout,
               vous ne vous plaignez jamais.  Dis-moi Carole comment faite

               vous ?

                Carole s’agenouille doucement, à mi-voix

                      -Si, je tombe, mes enfants tombent aussi, Garcin ne dira
               rien, mais je verrai dans ses yeux que je l’ai déçu.

                      Eloïse, la regarde longuement pour la première fois

               depuis le départ.

                      Elle mangea tout ce que lui donnait.


               Dehors Garcin veille sur près du feu. Romain dort, Raymond
               ronfle doucement.

               Le sergent Amiel faisait le tour du campement avec quatre

               sapeurs.                                                                                         RENA - Les Compagnons Forgerons

                Les murailles de Béziers jetaient des ombres dans la nuit sous

               les étoiles





                                                                                                          - 18 -
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