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Les dames de la croisade
Le vent s’est levé sur les hauteurs du Velay, les tentes claquent
sous le vent, la pluie ruisselle.
Les dames, souvent invisibles au regard des hommes d’arme,
tiennent bon. Elles sont trois à l’avant du campement dans une
tente partagée mi seigneuriale.
Elvire de Toulouse, noble et pieuse, dame du Comte
Raymond, Eloïse de Nogarède, fière et vive encore jeune mais
endurcie par la route, Carole la femme du forgeron qui n’avait
ni titre, ni terre, mais que les deux autres dames commençaient
à traiter en égale.
Ce soir-là la pluie tomba fine et froide, on allume un feu
discret brûlait au centre de la tente dans un braséro. Les trois
femmes épuisées se sont assises en cercle les mains tendues
vers les flammes.
Eloise regarda Carole qui recousait le bas d’un manteau
trempé.
-Vous cousez comme une femme de noblesse,
Carole sourit sans levez les yeux.
- J’ai appris pour ne pas dépendre de personnes. Quand
on est la femme d’un forgeron, on apprend tout ce que les
hommes n’ont pas le temps de faire.
Elvire jusqu’à la silencieuse jusqu’à de prit la parole.
-Carole, vous tenez debout sans plastron et sans bannière. RENA - Les Compagnons Forgerons
Ces plus que certaines dames.
Un silence d’acceptation.
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