Page 21 - RENA3
P. 21
1-6
De Narbonne à Béziers
Le vent se lève, les routes deviennent boueuses. Serpentent
entre des vignes dépouillées, des terres rouges et de basse
colline. Ce n’était pas une longue étape, a peine trois jours de
marches.
Le sol colle aux sabots, les charrettes s’enfoncent.
Garcin marchait en silence, ses bottes sont trempées.
Les rênes glissantes dans ses mains. Pendant que Romain
menait la charrette de la Comtesse de Toulouse d’une main de
fer. Raymond capuchon baissé, l’épée au côté, les yeux
plongés dans le vague, marchait au côté du sergent Amiel et de
ses sapeurs. Carole chantait à voix basse pour Bertrand qui
pleurait. Les jumelles et Constance distribuaient des morceaux
de pain à des enfants du cortège. Dame Eloïse les regardaient
faire avec un soupçon de respects.
Le soir du premier jour, nous nous arrêtons près d’un ancien
relais de poste romain en ruine.
Nous dressons des tentes de fortune, allumons des feux.
Carole fait bouillir de l’eau. Romain coupe du bois, Raymond
improvise des jeux avec quelques enfants effrayés du vent
hurle dans les arbres
Garcin qui se tenait à l’écart vérifie une par une les ferrures
des roues pendant que dame Eloïse emmitouflée dans une cape
doublée de fourrure, vint jusqu’à lui. RENA - Les Compagnons Forgerons
-Maitre Garcin vous ne dormez jamais.
Répond sans levez les yeux.
- 17 -

