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                                 De Narbonne à Béziers




               Le vent se lève, les routes deviennent boueuses. Serpentent
               entre des vignes dépouillées, des terres rouges et de basse

               colline. Ce n’était pas une longue étape, a peine trois jours de

               marches.


               Le sol colle aux sabots, les charrettes s’enfoncent.

               Garcin marchait en silence, ses bottes sont trempées.

               Les rênes glissantes dans ses mains. Pendant que Romain
               menait la charrette de la Comtesse de Toulouse d’une main de

               fer. Raymond capuchon baissé, l’épée au côté, les yeux

               plongés dans le vague, marchait au côté du sergent Amiel et de

               ses sapeurs. Carole chantait à voix basse pour Bertrand qui

               pleurait. Les jumelles et Constance distribuaient des morceaux
               de pain à des enfants du cortège. Dame Eloïse les regardaient

               faire avec un soupçon de respects.

               Le soir du premier jour, nous nous arrêtons près d’un ancien

               relais de poste romain en ruine.

               Nous dressons des tentes de fortune, allumons des feux.
               Carole fait bouillir de l’eau. Romain coupe du bois, Raymond

               improvise des jeux avec quelques enfants effrayés du vent

               hurle dans les arbres

               Garcin qui se tenait à l’écart vérifie une par une les ferrures

               des roues pendant que dame Eloïse emmitouflée dans une cape
               doublée de fourrure, vint jusqu’à lui.                                                           RENA - Les Compagnons Forgerons


                      -Maitre Garcin vous ne dormez jamais.

               Répond sans levez les yeux.







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