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La veillée de Lamagère
Le premier septembre de l’an de grâce 1121, le soleil décline
lentement sur les collines de la montagne noire.
Le vent du soir s’engouffre par les meurtrières, portant avec
lui le parfum des feuilles mortes et des feux de bois.
A Lamagère, le vent fait danser les bannières rouges et or
accrochées aux tours.
Dans la grande salle de Lamagère la lueur dansante des
torches se mêle à celle du grand foyer ou flambe un frêne
noueux.
Les convives se sont réunis pour la veillée. Autour de la
longue table de chêne.
Pierre-Raymond de Nogarède lève son gobelet le regard
tourné vers Eloïse, sa Dame.
-Te souviens-tu, ma mie, du jour où je t’ai présentée à
mon père, c’était au printemps, trois mois avant notre mariage
a Hautpoul.
-Oui. Dans le froid de la fin d’hiver, le vent du Cers
soufflait fort sur les remparts de Hautpoul la neige couvrait
encore les toits de la vielle forteresse, les chevaux piaffaient
dans la cour glacée.
Dans la grande salle se trouvait ton père et ta sœur angélique.
Ton père, me toisa, prononça ses simples mots
- Sois la bienvenue à Hautpoul Eloise.
Angélique, tu t’es s’approché, tu as pris mes mains et tu as RENA - Les Compagnons Forgerons
prononcé ces mots
-Vous êtes ici chez vous.
Depuis ce jour nous sommes comme deux sœurs.
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