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Le signe sur l’épaule
L’aube se levait à peine sûr les toits de Constantinople, dans
une vaste annexe de l’église Saint-André- du-Crane. Eloise,
Elvire et Carole préparent les derniers effets pour la traversée
du Bosphore.
Marie et Alezaris les aident en silence, les malles sont prêtes,
les robes repliées, les vivres comptés, la tension monte
progressivement au fur à mesure de l’heure du départ.
Alezaris un pan de voile entre les doigts murmure à sa sœur.
-tu es sûre de ton choix ? quitter Etienne, renoncer au
mariage.
Marie baisse les yeux, un calme profond dans le regard
- ce n’est pas un renoncement, c‘est un appel, plus je pris,
plus je sens que ma place est auprès du christ. Pas auprès d’un
homme, si noble qu’il soit- il.
Alezaris soupira, détourna les yeux. Elle n’avait pas dit à
Marie ce qu’elle-même ressentait pour Etienne.
Un cri étouffé, monta depuis la ruelle derrière la maison. Un
bruit de lutte puis le silence.
Garcin qui réparait un collier d’une charrette dans la cour
bondit dehors suivi de Pierre-Raymond et de plusieurs
sapeurs.
Ils découvrirent une jeune servante byzantine effondrée la robe
en lambeaux, des marques aux poignets. Elle tremblait RENA - Les Compagnons Forgerons
incapable de parler, le regard perdu.
Garcin l’aida à se relever doucement. Puis s’immobilisa,
« Seigneur dieu dit- il, d’une voix étranglée ».
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