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charretier s‘écrase contre le mat, puis glisse sur le pont, la
poitrine brisée.
Un hurlement se fit entendre, le père Roland accouru de
t’arrière de la nef.
Bertrand pleure dans les bras de sa mère.
Eloise pale mais digne se tourne vers le prêtre
- c’est un juste, il a essayé de protégé la nef.
Quant au cheval blésé fut calmé par deux marins. Le corps de
Maheu fut recouvert d’un drap grossier, le capitaine de la nef
vint trouver dame Eloise.
- Nous allons jeter son corps par-dessus bord.
- Capitaine, il en n’est pas question. Le corps de Maheu
sera d’embarqué et enterré en terre chrétienne.
Le soir tombait sur le rivage d’Asie mineur, les tentes sont
relevées à la hâte, les chevaux abreuvés, les blessés pensés.
Après la traversé tragique chacun retrouvait peu à peu ses
esprits, même si le deuil de Maheu pesait encore dans les
regards.
Un feu crépitait à l’écart non loin de la tente hôpital, Alazaris
tresse une natte d’herbe, observe les flammes. Etienne assis en
tailleurs affute une lame de hachette, sans oser croiser son
regard
Depuis plusieurs jours, un jeu silencieux c’est installé entre
eux, fait de regard, de silence partager.
Ce soir la Alazaris rompit le silence.
- Etienne dit-elle ? d’une petite voix presque tremblante.
Il lève les yeux surpris par le ton RENA - Les Compagnons Forgerons
-tu es toujours là pour nous, tu as sauvé mon frère, et
encore aujourd’hui tu t’es mis entre le cheval et Bertrand, je
n’ai plus envie de me taire.
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