Page 72 - Livre "CALAVERAS" de Patrick Bard
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entrer en clandestinité, les saints le choc microbien. L’hécatombe est sans siglo, muere hasta 90% de la población comida, cementerios resplandecientes de
eux-mêmes correspondant désormais précédent dans l’histoire de l’Humanité. indígena. Quizás había llegado el tiempo luces llenos de familias alegres, músicos,
aux panthéons locaux (aujourd’hui En un siècle, jusqu’à 90 % de la population de resignarse a la superioridad de los procesiones de bandas, y muchedumbres
encore, dans l’église excommuniée préhispanique est engloutie. Sans doute dioses nuevos… disfrazadas de catrín que recorren las
de San Juan Chamula, au Chiapas, les faut-il se résigner, alors, et admettre Poco a poco se impone el cristianismo, por calles tranquilamente. Durante esta
fidèles autochtones prient devant que les dieux des nouveaux maîtres sont lo menos en apariencia. ¿Hasta qué punto celebración, la gente convive con los
des statues catholiques centenaires à plus puissants… se adapta a las poblaciones autóctonas? muertos tanto como con los vivos.
l’intérieur desquelles sont toujours Peu à peu, le christianisme s’impose, en ¿En qué medida se aculturan los pueblos Actualmente, el icono de la Santísima
celées des idoles mayas). Mieux, tout apparence, du moins. Quelle est au final sa mesoamericanos? Difícil decirlo. Lo Muerte ocupa el lugar de honor en capillas
au long du XVI siècle, les pratiques part d’autochtonisation ? Quelle est celle seguro es que los ataques contra las improvisadas a lo largo del país, donde los
ème
religieuses autochtones, les sacrifices, de l’acculturation des mésoaméricains ? costumbres locales se multiplican a peregrinos le piden protección y apoyo. La
les rituels pour la pluie ou les cultes Difficile à dire. Mais l’offensive contre partir de 1540. Carlos V decreta que se use Iglesia católica prohibió rotundamente
funéraires subsisteront, de même que les pratiques autochtones, en particulier castellano y no náhuatl para trasmitir tales prácticas, incluso tachó de pecado
les cultes domestiques et la médecine les danses, se renforce à partir des sin distorsiones el mensaje de los cualquier oración a dicha santa. El
traditionnelle. Il semble également que années 1540. Avec l’imposition par Charles Evangelios. Sin embargo, parece que, a lo gobierno mexicano le siguió la corriente
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les religions préhispaniques conservent Quint du castillan contre les langues largo del primer siglo de la Colonia, las y le negó el estatuto de religión oficial al
un temps leurs prêtres et leurs indigènes, le message des Évangiles est dos religiones provenientes de universos culto de la Muerte, por asociarlo con los
célébrations. désormais transcrit sans distorsion. Il culturales tan distintos cohabitan sin narcos. Con todo, la devoción popular a
Et en tout premier lieu la « grande fête semble pourtant qu’au long du premier fusionarse, aunque el proceso sincrético la Santa Muerte no deja de crecer. México
des morts ». siècle de colonisation, les deux religions, es progresivo. está curado de espanto después de tantos
La raison en est évidente. Depuis le héritées de deux univers culturels De aquella época queda en México la conflictos, revoluciones y sublevaciones
néolithique, les Européens élèvent distincts, cohabitent plus qu’elles ne se estética de la imprescindible calavera, de toda clase hasta la guerra de los
des porcs, des ovins, des bovins. À leur fondent avant l’apparition progressive símbolo de la muerte o la Flaca, carteles de la droga (250.000 muertos y
contact, ils ont développé des anticorps d’un réel syncrétisme. representaciones hechas con papel maché, más de 50.000 desaparecidos desde 2000).
qui leur permettent de résister aux De cette période reste au Mexique azúcar, o cerámica, minúsculas o enormes, Octavio Paz, premio Nobel de literatura,
maladies dont ces animaux sont les l’esthétique de l’omniprésente Calavera, como un muñeco gigante, macabro y escribió en El laberinto de la soledad: “La
vecteurs. Au contact des conquérants, la tête de mort, étendard de la Flaca, gesticulante. Y, desde luego, la imaginería indiferencia del mexicano ante la muerte
porteurs de virus contre les lesquels ils « La maigrichonne », en papier mâché, en de la fiesta de los muertos, la celebración se nutre de su indiferencia ante la vida
ne sont pas immunisés, les populations sucre, en céramique, de la taille d’une tête más festiva del año, donde hay fuegos […] Nuestras canciones, refranes, fiestas y
natives sont littéralement fauchées par d’épingle à celle d’un grimaçant Gargantua artificiales, altares rebosantes de flores y reflexiones populares manifiestan de una