Page 120 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
P. 120

LE LAC DE CÔME






                     Sortis de cette impressionnante gare, Luigi me fit monter dans
              sa voiture deux places, une Triumph Spitfire, nous avions parcouru

              une partie de la ville de Milan que je trouvais maussade, hormis sa
              magnifique cathédrale et la place du Dôme. Je la trouvais bien plus
              triste que Paris, nous étions en automne sous une pluie fine, mais

              après tout j'étais dans le nord de l'Italie, la Lombardie.


                      Bientôt nous traversions une région montagneuse qui me fit
              découvrir ce magnifique Lac de Côme, et je restais admirative malgré

              le ciel de plomb qui se reflétait dans les eaux du lac sombre.


                     Le village de Cernobbio, où habitait Luigi, se situait en hauteur,
              face à la ville de Côme située de l’autre côté du Lac. En arrivant chez
              Luigi, ou plutôt chez ses parents, j'allais découvrir la vie des habitants

              du village de Cernobbio, loin des luxueuses villas des industriels de la
              région. La maison de par son architecture, était un mélange de
              maison de campagne et de chalet. Elle était la plus en hauteur du

              village, et jouissait d'une vue imprenable sur le lac et les montagnes
              plissées qui l'entouraient parfois cachées sous la brume et les nuages
              bas. Paradoxalement le confort de la maison était très spartiate. Le

              chauffage consistait en une seule grande cheminée dans le salon,
              pour chauffer toute la maisonnée. La cuisine était immense et

              confortable, mais pas d'eau chaude, et puisque j'arrivais en invitée
              chez les parents de Luigi, il me semblait correct de m'occuper du
              service de table très riche et généreux à chaque repas, mais
              également de faire la vaisselle, à l'eau froide hélas, ce qui m'était

              plutôt désagréable. Il en était de même pour la toilette, il y avait bien
              une salle d'eau munie d'une douche, mais pas d'eau chaude, c'était

              l'automne aussi je me contentais de douches expresses! C'était dans
              les années 70, et les villageois de la région ne jouissaient pas encore
              du confort des villes.






                                                                                                         119
   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124   125