Page 125 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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AU REVOIR CERNOBBIO
De retour à Cernobbio, après cette soirée milanaise, le plan
prévu par Luigi n'allait pas se dérouler comme il le souhaitait, ni pour
le charmant jeune homme d'ailleurs. Je n'avais qu'une seule envie,
dormir, et seule.... Après quelques tentatives maladroites, Luigi resta
sur sa faim, et chacun dans sa solitude rejoignit les bras de Morphée.
Au petit matin j'étais ravie du dénouement de cette soirée
comme je l'avais souhaitée et j’en conclus que tout était rentré dans
l'ordre. J'étais loin de m'imaginer la scène qui allait se dérouler sous
mes yeux à ce moment là. Dès le réveil je fus harcelée par un Luigi
totalement enragé et fou de jalousie. Le fait que le charmant jeune
homme ne s'était intéressé qu'à moi, l'avait rendu furieux, alors qu'il
n'y avait aucune réciprocité de ma part et je ne souhaitais qu'un
apaisement. Il déversait sa colère sur moi, tel un enfant gâté qui n'a
pu obtenir son jouet et j'en étais devenue la cause.
La situation vira rapidement au mélodrame, et atteint son
paroxysme quand Antonietta « la mama », s'en mêla, de jeune fille
choyée que j’étais, me voilà soudainement devenue le poison qui
envenimait toute la famille ! Elle commença à me faire des reproches
sur des sujets dont je ne soupçonnais même pas l'existence ! C'en
était trop, je sortis de ma stupeur et décidai de quitter sur le champ
cette maison où la famille m'avait pourtant si bien accueillie quelques
mois auparavant. C'était l'hiver, il faisait froid, et je vis soudainement
Luigi s'agenouiller dans l’abondante couche de neige, me suppliant de
rester, il criait, pleurait, ainsi que « la Mama » Antonietta, la situation
était digne d'un mélodrame à l’Italienne, mais je refusais
catégoriquement de changer d'avis.
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