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RUE DU FAUBOURG ST-HONORE






                     J’avais quitté l'Italie, un brin nostalgique, mais complètement

              soulagée de la situation dans laquelle je m'étais involontairement
              retrouvée. Il fallait bien se rendre à l'évidence, je n'avais accompli
              aucune formalité administrative qui aurait pu me permettre de m'y

              installer, quant à Luigi ou sa famille, aucun n'avait tenté de m'aider
              dans cette situation de clandestine. Je n'avais donc aucun remord et
              me sentais déterminée à accomplir ma destinée professionnelle sans

              l'aide de qui que ce soit désormais.


                     Dès mon arrivée à Paris, je consultais ma situation bancaire,
              puis les sociétés d'intérim afin de me trouver un job alimentaire, en

              attendant des jours meilleurs, et je m'installais à l'hôtel. J'avais
              retrouvé quelques-uns de mes amis, mais au lieu de passer mes
              soirées avec eux en discothèque j'avais résolu de m'établir un

              programme bien précis. La journée je faisais du secrétariat, et je
              consacrais mes soirées à la création et l’élaboration de dessins de
              tissus. Je les réalisais avec beaucoup de soin et d'attention, afin de me

              préparer un dossier professionnel. Cette solitude m'apaisait
              énormément et finalement était favorable au développement de mon
              imagination pour ces créations, meilleures que celles réalisées au Lac

              de Côme, conservées par Luigi.


                     Il me fallut un mois pour arriver à me constituer ce précieux
              dossier. Lorsque je fus prête, il restait l'ultime épreuve à accomplir. Je

              m'apprêtai donc avec beaucoup d'attention pour la coiffure et le
              maquillage, et soignai ma présentation vestimentaire vintage et avec
              un peu d'audace, mon dossier de dessins sous le bras, je décidai
              d’arpenter la rue du Faubourg Saint-Honoré et d’écumer les maisons

              de couture et de prêt-à-porter pour présenter mon dossier.





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