Page 115 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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LA RUE BLANCHE
J'étais à Londres depuis plus d'un mois et malgré nos
tribulations, cette ville me semblait sans âme, je fréquentais du beau
monde, j'étais logée dans les beaux quartiers chez un ami dont la
gentillesse et la personnalité ne pouvait que me réjouir, il avait une
telle notoriété dans son pays natal où il faisait la une des journaux,
mais tout cela ne me comblait pas pour autant.
J'aimais écouter ses histoires d'enfance, lorsqu'il habitait un petit
village, réveillé par le chant du coq en guise de réveil matin, il se
rendait à l'école, déjeuner en main, traversant un semblant de jungle
avec toutes sortes d'animaux... Hélas, à force d'inactivité je
m'ennuyais et Larry me poussait à faire du mannequinat ou du
théâtre. Je n’avais pas vraiment la taille, et je manquais hélas
d'assurance pour avoir l'audace de suivre ses conseils. Je décidais
finalement de retourner à Paris en évitant le ferry. A cette époque
l'Eurostar n'existait pas, et l'idée d'un tunnel sous la manche n'était
qu'une utopie. Je décidais donc de rentrer en aéroglisseur. J'avoue
que ce voyage fut très rapide et surtout il n'y avait aucune sensation
désagréable comme la précédente traversée en ferry. Je regrette
d'ailleurs la disparition de ce moyen de transport, depuis l'arrivée de
l'Eurostar.
De retour à Paris je contactais quelques amis, dont le gentil Jean-
Pierre, qui travaillait chez Ted Lapidus, il se proposa de m'héberger,
sans condition ni limite, alors que j'étais fauchée et sans emploi. Je
venais de m'installer chez lui, au 72 de la rue Blanche dans le 9 ème
arrondissement.
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