Page 212 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Ce nouveau collaborateur qui aurait du me remplacer, eut une
désagréable réflexion à mon égard, à voix haute, dès qu’il m’aperçut,
fortement déçu de mon retour dans la maison de couture.
Cette remarque intentionnelle avait dépassé les bornes, alors
excédée, et profitant de ce flagrant délit, je lui administrais une bonne
paire de gifles mémorables à grand renfort de coups de pied dans les
rotules. Je ne pouvais plus me contrôler et je n’avais qu’une seule
envie, lui arracher les cheveux et les yeux. Je finis par me contenir et
je me rendis au bureau du directeur général, oubliant totalement les
deux « Guys », et après avoir héroïquement réussi à faire doubler
mon salaire, je demandais à rompre mon contrat immédiatement,
pour éviter tout esclandre futur.
Le directeur général resta stupéfait, d’autant plus qu’il n’était pas
seul dans son bureau et que je l’avais de manière totalement
incorrecte, dérangé en plein rendez-vous, sans prendre la peine de
m’excuser. Contrariée et énervée, je quittais la maison de couture Guy
Laroche Avenue Montaigne, oubliant de faire mes adieux aux deux
« Guy » négligeant au passage et définitivement ce merveilleux
parfum « Fidji ».
Je venais finalement de me punir bêtement, en me défoulant sur
ce personnage antipathique, au lieu de patienter, puisque peu de
temps après il fut renvoyé. Ce départ sur une réaction colérique de
ma part, j’allais le regretter amèrement pendant plusieurs années,
j’aurais pu y retourner et négocier mon retour, mais l’histoire se
déroula ainsi et ne peut se réécrire.
Après cette ascension fulgurante en quelques années, le piédestal
sur lequel je m’étais installée pour régner avec brio, venait
subitement de s’effondrer et je ne savais pas encore que j’avais
entamé mes plus belles années de jeunesse auxquelles je venais
subitement de mettre un terme…
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