Page 92 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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AU REVOIR ROUBAIX




                   Roubaix commençait à se déserter, le déclin de l'industrie textile avait sonné

              le glas et n´arrangeait pas la situation locale. Je finissais par me demander parfois
              comment je pouvais encore supporter de vivre dans cette ville qui m’a vue naître.
              Certains de mes amis étaient descendus vers le sud, et notamment Cannes, avec

              la certitude de trouver le soleil, mais surtout l'espoir d'y trouver un job et une
              nouvelle vie. Je les enviais et j'en discutais avec une amie proche d’un départ

              imminent pour la côte méditerranéenne.


                      L'été arriva, Roubaix continuait à se vider de sa population de jeunes gens
              et je m'y ennuyais sincèrement. C'était une période où je ressentais ce besoin

              d'indépendance  et  j'étais  souvent  en  désaccord  avec  maman,  malgré
              l'indifférence  de  mon  père  impartial.  C'est  ainsi  que  je  pris  la  décision  de

              descendre moi aussi vers le sud, après avoir démissionné de mon emploi afin de
              prendre  quelques  vacances  et  tester  la  situation.  J'emmenais  ma  sœur  jeune

              adolescente avec moi, et nous pratiquions l'auto-stop sur les routes de France,
              ce qui s'avère pratiquement inconcevable actuellement. C'était un peu comme si
              nous  partions  à  l'aventure  vers  l’inconnu,  et  ce  fut  une  belle  aventure  sans

              incident, avec la décision d'atterrir à Cannes.


                      Dès notre arrivée, je décidais de louer une chambre dans un hôtel proche
              de la gare, avant de découvrir la ville qui nous parut bien agréable et si différente

              des villes du Nord.


                      Finalement j’eus la chance d’y trouvais un emploi rapidement, et la
              chance aidant, le même jour je venais de trouver un magnifique studio avec

              balcon situé rue d'Antibes à côté de l'hôtel Waldorf Victoria et à deux pas de
              mon nouveau job, dans la même rue. Je me retrouvais derrière la Croisette et le

              Carlton, et cet emploi, purement indispensable par nécessité alimentaire, dans
              un cabinet de contentieux, allait hélas m'ennuyer très rapidement.







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