Page 94 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Je n'imaginais pas encore à quel point ces deux-là allaient changer mon
              destin. Nous faisions des projets nous imaginant déjà installés à Paris, réalisant

              nos objectifs respectifs. Ils souhaitaient tous deux rentrer dans une compagnie
              de danse, mais avaient du chemin à faire avant d'y parvenir. Moi je me voyais

              évoluer dans le monde de la haute-couture depuis que j'avais craqué pour ce
              jeune couturier « YSL » qui faisait « la une » des magazines de mode, mais je

              n'avais aucune expérience dans ce domaine, encore moins comment y arriver.
              Nos rêves semblaient utopiques, alors Stéphane rentra à Londres, le premier.


                      Je  restais  deux  semaines  supplémentaires  à  Cannes  avec  Larry  qui  ne

              s'exprimait  qu'en  anglais,  ce  qui  me  permettait  d’approfondir  mes  acquis
              anglophones. Deux semaines plus tard, Larry rejoignait Londres. Quant à moi, je

              restais chez des amis du Nord, installés à Nice, où j’aurais pu m’établir puisque
              je venais décrocher ce job alimentaire de secrétaire dans une célèbre banque qui
              fut  l’objet  de  l’un  des  plus  célèbres  cambriolages  du  siècle.  Je  renonçais

              finalement  à  cette  proposition  pour  rentrer  à  Roubaix  que  je  trouvais  plus
              sinistre  que  jamais,  sans  penser  que  je  retournerai  un  jour  à  Cannes  dans

              d'autres conditions, en qualité d’ambassadrice d'un grand couturier parisien.


                      En attendant il fallait bien rentrer dans le Nord, où j’avais mes repères et
              surtout  le  nid  familial.  Je  tentai  de  retrouver  une  activité  professionnelle  en

              pratiquant quelques jobs par intérims et faire quelques économies, dans le but
              de retrouver mes amis à Paris, dès que possible.


                      Ce fut les deux garçons qui s'y installèrent en premier, avant mon arrivée

              définitive.  Je décidais d'aller les rejoindre ne serait-ce qu'un week-end et savoir
              si la capitale me convenait, et je ne fus pas déçue. J'atterrissais dans le quartier
              du Marais où Stéphane avait trouvé un charmant studio qu'ils avaient arrangé

              dans le plus authentique style marocain de l’époque, influencé par le souvenir de
              leur long séjour dans ce pays. Nous étions au 26 rue de Sévigné, pas très loin du

              Musée Carnavalet. Et écoutions Pink Floyd, Crosby, Still, Nash and Young mais
              aussi Elton John avec cette chanson My Song, qui m'est restée très chère.






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