Page 30 - TU Juin 2020
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notamment au siècle dernier, mais plutôt
un « transnationalisme » qui permet à des
multinationales, à la fois de maximiser leurs
profits et de limiter considérablement la sou-
veraineté politique des nations comme leur
autonomie économique.
Une mondialisation qui se traduit par
une multiplication invraisemblable des
échanges d’un bout à l’autre de la planète et
qui est littéralement au coeur de la transmis-
sion des virus, à un niveau de rapidité rare.
Mondialiser les échanges équivaut ici à
mondialiser les maladies.
Deuxièmement cette mondialisation
des échanges commerciaux est respon-
sable d’une consommation d’énergie et
de la production corrélative de CO2 qui
accentuent le réchauffement climatique et
alimentent toujours plus la crise écologique
au point de menacer à terme la survie de
l’espèce.
Ainsi, les moustiques, porteurs de nom-
breuses mauvaises nouvelles pour le sys-
tème immunitaire de l’homme, prospèrent
quand les températures grimpent, lorsqu’il
fait plus humide et que la saison chaude
dure plus longtemps.
Mais plus encore, ce phénomène est, se-
lon certains experts, amplifié par le dérègle-
ment écologique de l’activité humaine - ex-
ploitations minières géantes, déforestation
en Amérique latine, forages pétroliers ou
gaziers en mer ou sous la calotte glacière,
techniques modernes d’agriculture avec
usage de pesticides - ce qui, ajouté au ré-
chauffement climatique, peut expliquer que
si des maladies ont pu « résider sans jamais
être détectées » dans un écosystème intact,
ce dérèglement écologique provoque leur
émergence.
Troisièmement, la mondialisation a une
conséquence spécifiquement politique, à
savoir la perte de la souveraineté ou de l’in-
dépendance nationale dans des domaines
aussi cruciaux que ceux où l’Etat intervient
pour instaurer un modèle social favorable à
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LE TRAIT D’UNION - 2 TRIMESTRE 2020 | 30