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Editorial

Les âges de la vie ont intéressé un grand nombre d’anthropologues et sociologues. Un individu
passe à travers plusieurs périodes tout au long de son existence. L’enfance, l’âge adulte, la vieillesse,
sont à la fois marqués par des changements physiologiques et sociaux. Le contexte socio-culturel co-
difie les étapes de la vie et participe à en donner un sens : l’obtention du baccalauréat, la majorité of-

ficielle (qui varie selon les pays), ou encore la retraite. D’autres transitions sont différenciées selon le
genre. Un grand nombre de données anthropologiques démontrent que le passage de l’adolescence à
l’âge adulte chez les garçons est beaucoup plus ritualisé, dans des espaces éloignés du quotidien,
contrairement aux filles. Pour certains, ce serait dû au fait que les changements physiologiques sont
plus perceptibles chez les filles (l’arrivée des menstrues, la poitrine qui s’agrandit, ...).

Les rites de passage marquent ces transitions et permettent de donner sens à la vie, d’intégrer
les individus au sein de la société, en leur attribuant un statut, une fonction, ou encore une place spé-
cifique.

En ce qui concerne les âges de la vie, les transitions relèvent à la fois des changement physiolo-
giques et symboliques, les deux étant intrinsèquement liés. Chaque période est codifiée, relative à des
représentations, des attentes sociales, qui différencient selon les genres.

C’est à cette distinction genrée que nous allons nous intéresser, à travers la ménopause. Alors

non, vous ne trouverez pas dans ce magazine une rubrique « quelle alimentation à la ménopause ? »,
« s’épanouir à la ménopause » ou encore « comment vivre sereinement sa ménopause ? ». Au contrai-
re, ce hors-série propose une approche féministe, à travers une perspective constructionniste et nor-
mativiste.

Le concept de ménopause est relativement récent (début 19 ), son développement est à comprendre
e
dans un contexte socio-historique spécifique et dans une épistémè particulière. Tout discours est le
produit d’un contexte particulier qui met en jeu des représentations. C’est de par une entreprise de
déconstruction que l’on peut mettre à jour ces représentations sociales et les effets des dispositifs. Le

discours médical n’est pas UNE vérité, mais renvoie à « un jugement axiologique » (Canguilhem,
1966, p.144).

• DÉFINITION •

La ménopause, du grec mênos (règles) et pausis (arrêt), est définit par
l’OMS comme « l’arrêt définitif des menstruations résultant de la perte

de l’activité folliculaire ovarienne ».

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