Page 148 - La pratique spirituelle
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Si on arrive à ce point où il n’y a plus de différence entre le
            dehors peut-on alors habiter la présence ou s’en rapprocher ?
               Ce n’est pas directement corrélé. Vous pouvez tout de suite
            réaliser que vous êtes présence, pure et intemporelle, et vous
            désintéresser totalement des divers plans de la manifestation.                                  Chapitre 13

                                                                                                    L’écoute du souffle










                                                                                         Auriez-vous l’amabilité de me donner quelques indications
                                                                                         concernant le souffle, la respiration, qui pourrait accompagner,
                                                                                         soutenir la méditation et les approches corporelles ?
                                                                                            Le souffle est un mouvement naturel, spontané. Lorsqu’il
                                                                                         est écouté, il acquiert une amplitude particulière, une majesté.
                                                                                         Il emplit le corps tout entier, ne laissant nul espace vide. Il
                                                                                         emplit aussi l’espace qui contient le corps, unissant le corps
                                                                                         et l’espace en une seule et même sensation. L’inspiration
                                                                                         est analogue à la naissance. Elle est jaillissement du silence.
                                                                                         L’expiration est analogue à la mort. Elle est dissolution dans
                                                                                         le silence. Le silence est le dénominateur commun de l’inspir
                                                                                         et de l’expir. Il est permanence, alors que le souffle est inter-
                                                                                         mittence. Vous êtes silence, avant d’être respir. Le respir se
                                                                                         déroule en vous, tout comme le vent dans le ciel. Vous en êtes
                                                                                         le contenant, toujours libre et présent.


                                                                                         L’arrêt entre expiration et inspiration est un temps de repos
                                                                                         (lâcher-prise), mais la rétention à la fin de l’inspiration
                                                                                         demande un certain effort. Dois-je accepter cet état de fait qui
                                                                                         se déploiera de lui-même dans l’espace, ou dois-je respirer plus
                                                                                         amplement jusqu’à ce que cela devienne naturel ?



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