Page 149 - La pratique spirituelle
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Si on arrive à ce point où il n’y a plus de différence entre le
dehors peut-on alors habiter la présence ou s’en rapprocher ?
Ce n’est pas directement corrélé. Vous pouvez tout de suite
réaliser que vous êtes présence, pure et intemporelle, et vous
désintéresser totalement des divers plans de la manifestation. Chapitre 13
L’écoute du souffle
Auriez-vous l’amabilité de me donner quelques indications
concernant le souffle, la respiration, qui pourrait accompagner,
soutenir la méditation et les approches corporelles ?
Le souffle est un mouvement naturel, spontané. Lorsqu’il
est écouté, il acquiert une amplitude particulière, une majesté.
Il emplit le corps tout entier, ne laissant nul espace vide. Il
emplit aussi l’espace qui contient le corps, unissant le corps
et l’espace en une seule et même sensation. L’inspiration
est analogue à la naissance. Elle est jaillissement du silence.
L’expiration est analogue à la mort. Elle est dissolution dans
le silence. Le silence est le dénominateur commun de l’inspir
et de l’expir. Il est permanence, alors que le souffle est inter-
mittence. Vous êtes silence, avant d’être respir. Le respir se
déroule en vous, tout comme le vent dans le ciel. Vous en êtes
le contenant, toujours libre et présent.
L’arrêt entre expiration et inspiration est un temps de repos
(lâcher-prise), mais la rétention à la fin de l’inspiration
demande un certain effort. Dois-je accepter cet état de fait qui
se déploiera de lui-même dans l’espace, ou dois-je respirer plus
amplement jusqu’à ce que cela devienne naturel ?
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