Page 92 - La pratique spirituelle
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Chapitre 10

                                                                                               La pratique de l’écoute,

                                                                                                 de la vision naturelle,

                                                                                                      de l’acceptation










                                                                                         Est-il nécessaire, comme le recommandent certains psycho-pra-
                                                                                         ticiens, de faire face à ses peurs afin de les démystifier ? Cela
                                                                                         pour parvenir ultimement à être, mentalement et émotionnel-
                                                                                         lement, « d’accord pour mourir », et donc en paix...
                                                                                            Faire face à ses peurs veut dire les observer, les écouter et les
                                                                                         accueillir. Il ne s’agit pas là d’une analyse, mais d’une pleine
                                                                                         réceptivité, dans laquelle le mouvement mental, qui crée la
                                                                                         peur, ainsi que la réaction secondaire du corps, sont contenus
                                                                                         en vous. Dans ce sens, oui, faire face à ses peurs est utile. La
                                                                                         peur est alors objet d’écoute. Elle n’est plus un personnage
                                                                                         fantomatique errant au gré du vent, mais une réaction pré-
                                                                                         cise et conditionnée, qui trouve sa source dans notre propre
                                                                                         mental. Une fois que la peur est ainsi écoutée, « démystifiée »
                                                                                         comme vous le dites, il est possible de retourner l’attention
                                                                                         vers ce qui est attentif à la peur, et qui est libre de la peur. La
                                                                                         peur disparaît, dès lors que le personnage qui l’a créée dispa-
                                                                                         raît aussi. Dans la non-pensée, la peur est absente, car il n’y




                                                                                                                   93
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