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L’instruction | 67
78 | La Sagesse Féminine instruction claire et détaillée. c’est complètement faux, car la vie conjugale nécessite une La gratitude | 83 qu’elle était heureuse, joyeuse, qu’elle ne se disputait Lorsque son mari constata le changement chez sa femme, mari !
plus pertinent, car personne n’accorde à la femme autant de d’eau pendant trois jours, ils réagirent par des reproches, et
bienfaits que lui. il est dit (Exode 15:24) : ”Le peuple murmura contre Moché
Il est bien sûr impossible d’écrire tous les bienfaits que la en disant : ”Que boirons-nous ?” Puis au verset suivant :
femme et son mari se font mutuellement. Mais ils veilleront ”C’est alors qu’Il lui imposa une loi et un jugement, et qu’Il
au moins à écrire les plus significatifs et les plus évidents, le mit à l’épreuve.” Rachi commente : ”Il mit le peuple à
tout en prenant soin à chaque occasion d’ajouter d’autres l’épreuve. Il vit la raideur de sa nuque, car ils ne prirent pas
bienfaits à cette liste. conseil auprès de Moché en disant : Prie pour la miséricorde
divine, afin que nous ayons de l’eau à boire. Mais ils se
Merci aussi pour le devoir accompli plaignirent.”
Il existe une erreur répandue, selon laquelle il ne faut Ce commentaire de Rachi nous révèle la distinction entre
reconnaître que les bienfaits non obligatoires d’autrui. Par une requête de miséricorde et une plainte. On comprend
exemple, selon le contrat de mariage (Ketouba) le mari est que si le peuple avait demandé correctement à Moché de
obligé de nourrir sa femme et comme il ne fait que remplir prier pour la miséricorde divine, ils n’auraient pas fauté ;
son obligation, elle se croit donc dispensée de lui montrer mais leurs plaintes trahirent leur mauvais caractère et la
sa reconnaissance. Inversement, le mari pense qu’il est raideur de leur nuque. La fine distinction du saint Rachi est
dispensé de remercier sa femme qui s’occupe des enfants, la même qui sépare la vraie prière, grâce à laquelle il est
parce que cela fait partie de ses fonctions, etc. possible d’opérer tous les saluts, de la ”prière” (si on peut
la qualifier ainsi) qui non seulement n’est pas exaucée, mais
Pourtant, cela est injuste, car chacun doit remercier l’autre éveille seulement des rigueurs sur l’homme, que D. nous en
pour toute chose faite par l’autre et dont il jouit ! Par exemple : préserve.
l’enfant doit remercier ses parents qui l’ont élevé et il ne
peut dire : ”Ils m’ont engendré et il est tout à fait normal La repentance du cœur
qu’ils s’occupent de moi.” Il est vrai que c’est leur devoir,
mais de son côté, il doit les remercier, car finalement il jouit Il faut savoir que la Tora n’est ni un livre d’histoire, ni un
de leurs soins. Un autre exemple : l’employé doit remercier recueil d’anecdotes, que D. nous en préserve. Mais tout ce
son employeur pour son salaire, même s’il travaille et reçoit qui y écrit vient enseigner à tous ce qu’HaChem veut de
sa paye en bonne et due forme. De même, l’employeur doit nous. Celui qui lit la Tora comme un récit, sans en déduire
remercier l’employé pour le travail accompli, même s’il des leçons pour lui-même, n’étudie pas la Tora. Dans le saint
paie un juste salaire. Et il en va de même pour toute chose. Zohar, rabbi Eliezer, le fils de rabbi Chimon, maudit ceux
qui lisent la Tora comme des faits historiques. Nous devons
Il est bon de remercier donc chercher le message la Tora, lorsqu’elle rapporte les
plaintes du peuple. Or, nous constatons ici une chose terrible :
Certaines femmes se demanderont : ”Pourquoi devrais- après avoir assisté à des miracles et à des prodiges jamais
je être reconnaissante pour les bienfaits de mon mari ? A vus auparavant, ni quantitativement ni qualitativement, ils
force de le complimenter, il risque de s’enorgueillir !” La se plaignirent à la première épreuve ! Immédiatement après